Saint Morand de Cluny (12ème s.)
Morand,
du latin Morandus ou Moderamnus (né vers 1050 ou 1075, mort le 3 juin
1115), originaire de Rhénanie, fut un moine clunisien, surnommé
l'« apôtre du Sundgau ».
Il joua un rôle important, au cours du Moyen Âge, comme saint protecteur de la vigne et du vin.
Biographie
Selon
les différentes traditions rapportées par ses premiers hagiographes et
les Acta Sanctorum, Morandus, né dans une famille de nobles germaniques
vers 1050 ou 1075 dans le Comté de Wormsgau (en) ou dans la région de
Belfort-Héricourt, fut élevé dans l'école épiscopale de Worms. Après
s'être rendu en pèlerinage à Compostelle, il devint moine bénédictin de
Cluny, recevant l'habit de saint Hugues.
Il
fut abbé à Mozat en Auvergne où il établit la règle bénédictine avant
d'être envoyé fonder vers 1106 un prieuré près d'Altkirch dans le comté
de Sundgau où il fut nommé prieur du monastère Saint-Christophe.
Il décéda le 3 juin 1115 dans sa cellule donnant sur le cloître de son monastère.
Il
fut inhumé dans le chœur de l'église du prieuré qui prit son nom, son
caveau étant recouvert d'une dalle funéraire et d'un gisant.
Culte
Église Saint-Morand à Altkirch
Canonisé
en 1181 à la demande de l'évêque de Bâle, il reçut le nom d'« apôtre du
Sundgau », son tombeau devenant un lieu de pèlerinage très fréquenté.
Le ministère de Morand fut en effet accompagné de miracles et ses reliques étaient vénérées.
Les pèlerins qui souffraient de la tête ou des membres mettaient ceux-ci dans les deux évidements de la dalle funéraire.
Fêté
le 3 juin, les vignerons le considérèrent comme leur saint protecteur
en Bourgogne, en Champagne, en Lorraine, en Alsace, en Rhénanie et en
Franconie car selon la tradition il se serait nourri d'une simple grappe
de raisin pendant tout un carême.
On
raconte de plus qu'un jour, le prieuré manquait de vin pour ses
convives de qualité, Morand fit le signe de croix sur le tonneau vide
qui se remplit alors du meilleur vin.
Enfin
une autre tradition lui attribue l'introduction de la vigne en Alsace.
Ses attributs sont fréquemment une grappe de raisin dans une main et un
bâton de pèlerin dans l’autre.
L’église du prieuré, jugée trop petite, fut reconstruite en 1887 selon le style néoroman.
Elle
abrite notamment le gisant de Saint Morand et un chef-reliquaire
contenant une partie de son crâne offert en 1428 par l’archiduc Frédéric
du Tyrol, l’autre partie du crâne étant donné à la cathédrale
Saint-Étienne de Vienne par le duc Rodolphe IV d'Autriche en 1360.
Galerie
Saint Morand avec ses attributs (1900)
Reliquaire de saint Morand (1428)
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