Saint Otmar († 759)

Saint Otmar († 759)

Abbé de Saint-Gall en Suisse

 

Image illustrative de l’article Othmar de Saint-Gall

Saint Othmar représenté sur une bannière



Saint Othmar (ou Otmar, voir Audomar, homonyme alors avec saint Omer de Thérouanne, né dans la même région) est un moine du VIIIe siècle, considéré comme le second fondateur de l'abbaye de Saint-Gall, mort le 16 novembre 759.

Chargé par le seigneur local de réformer et prendre en charge les ermites issus de la première fondation monastique (faite par saint Gall), il organise et bâtit un monastère autour de la règle de saint Benoît. Il installe une léproserie pour les malades et un refuge pour les pauvres. L'abbaye, richement dotée se développe mais attire la jalousie de seigneurs puissants qui réussissent à faire accuser faussement le moine et le faire exiler sur une ile du Rhin où il décède.

Son culte se développe rapidement et des miracles lui sont attribués. Il est officiellement reconnu comme « saint » en 864, et son culte s'étend en Suisse et en Allemagne.

Sa mémoire est célébrée le 16 novembre.

Historique

Sources hagiographiques

Sa Vie a été rédigée vers 830 par Gozbert le Jeune (abbé de Saint-Gall de 816 à 837). À la demande même de celui-ci, elle fut réécrite peu après par Walafrid Strabon (également auteur d'une Vie de saint Gall). Le moine Iso, écolâtre de l'abbaye dans les années 860, écrivit encore deux opuscules sur Othmar au moment de sa canonisation en 864.

Biographie

Othmar appartenait à la nation des Alamans. Tout jeune, il fut conduit par son frère à Coire et placé au service de Victor, comte de Rhétie. Il y resta assez longtemps et y acquit de l'instruction. Il fut ensuite ordonné prêtre et se vit confier une paroisse dédiée à saint Florin.

Sa réputation s'étant répandue, un seigneur de Thurgovie nommé Waltramme décida de lui confier l'ancien ermitage de saint Gall, qui se trouvait alors sur ses terres (au bord de la rivière Steinach qui se jette dans le lac de Constance). Autour de la cella du saint et de sa tombe vivaient quelques ermites ; Othmar y organisa un vrai monastère suivant la règle de saint Benoît. Son installation dans les lieux se situe en 720 d'après la Chronique d'Hermann Contract. Dans sa Vie de saint Gall, Walafrid Strabon affirme que Charles Martel prit le monastère sous sa protection et le dota richement ; dans la Vie de saint Othmar, il raconte que Waltramme se rendit auprès du roi Pépin le Bref, lui abandonna la propriété de l'endroit et le pria d'instituer par décret royal un monastère sous la pleine autorité d'Othmar. En fait, ce récit vise à présenter l'abbaye de Saint-Gall comme une fondation royale, indépendante dès l'origine des évêques de Constance.

L'établissement sous Othmar était sûrement très modeste, car tout fut reconstruit au début du siècle suivant, et l'extension du domaine monastique est bien postérieure.

La Vie se contente de raconter quelques anecdotes illustrant la grande charité et humilité d'Othmar. Il ne voyageait que sur le dos d'une mule. Il fonda près du monastère un refuge pour les pauvres et une léproserie, et s'occupait lui-même des soins à prodiguer aux malades, sortant du monastère même de nuit pour ce faire et nettoyant de ses propres mains les plaies des lépreux. Quand il voyait un pauvre grelotter, il se dépouillait de sa tunique pour l'en vêtir et rentrait au monastère couvert de sa seule coule. Il se rendit un jour avec quelques moines chez le roi Pépin, qui le gratifia, entre autres bienfaits, de soixante-dix livres d'argent ; il ne fut pas plus tôt sorti du palais qu'il se mit à distribuer l'argent aux pauvres, et il fallut les remontrances de ses compagnons pour qu'il en conserve quelques pièces jusqu'à l'arrivée au monastère, avec lesquelles il acheta un terrain situé à proximité.


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Le martyre de saint Othmar, église Saint-Othmar à Mödling (Autriche)

Par Wolfgang Sauber — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74111425


Mais sa carrière se termina dans des épreuves. La province des Alamans était alors confiée à deux comtes francs nommés Warin et Ruthard (après le massacre de Cannstatt en 746) ; ils se livraient à des abus, y compris contre les établissements ecclésiastiques. Othmar se rendit pour s'en plaindre auprès du roi Pépin, qui, selon la Vie, ordonna aux deux comtes de restituer ce dont ils s'étaient emparés. Mais ceux-ci ne tinrent aucun compte des ordres royaux. Comme Othmar voulait retourner auprès du roi, ils le firent intercepter par des soldats et ramener enchaîné. D'autre part, ils s'assurèrent la complicité d'un moine nommé Lambert, qui accusa l'abbé d'avoir violé une femme. Un procès fut organisé. Othmar fut ensuite enfermé dans le château de Bodman et y passa plusieurs jours sans aucune nourriture. Un moine du nom de Peragosus (ou Patgozus) trouva finalement le moyen de lui en faire parvenir de nuit. Ensuite un noble nommé Gozbert obtint des deux comtes que le prisonnier lui fût confié ; il l'installa sur l'île de Werd (à l'extrémité de l'Untersee, près de Stein am Rhein), où le saint mourut peu de temps après dans la solitude.

Notoriété et culte

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Statue de saint Othmar, dans une église de Kinding (Bavière)

Par DALIBRI — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39382312


Dix ans plus tard, des moines de Saint-Gall se rendirent sur l'île pour récupérer la dépouille mortelle. Ayant ouvert la tombe, ils trouvèrent le corps intact, excepté l'extrémité d'un pied. Comme ils retraversaient le lac de Constance avec la relique, une tempête violente se leva, mais aucune goutte d'eau n'atteignit le bateau, si bien que même les cierges qu'ils avaient allumés autour du corps gardèrent leur flamme. Ils s'arrêtèrent un moment, fatigués d'avoir ramé, et voulurent se désaltérer, n'ayant avec eux qu'un tout petit flacon de vin ; miraculeusement, ils en purent tirer assez pour étancher la soif de tout le monde. À l'arrivée, le saint fut enseveli dans l'église du monastère, et le tombeau ne tarda pas à devenir un lieu de miracles. Toujours selon la Vie, quand l'ancienne église fut démolie pour laisser place à un nouvel édifice (sous l'abbatiat de Gozbert le Jeune), les ouvriers abattirent les murs sans s'occuper du sépulcre, mais celui-ci resta miraculeusement intact.

Othmar fut officiellement déclarée saint en 864 par Salomon Ier, évêque de Constance, et une chapelle fut alors construite pour abriter ses reliques. Une église de la ville de Saint-Gall lui est dédiée.

L'abbé est vénéré comme saint patron de 84 églises. De nombreuses copies de sa vie et d'importantes représentations artistiques sont toujours conservées. En tant que deuxième fondateur de l'abbaye de Saint-Gall, avec saint Gall lui-même, il est vénéré comme patron de l'ancienne abbaye et de l'actuel diocèse. Sa fête est célébrée le 16 novembre. Il est également invoqué comme patron des malades (surtout des enfants), des calomniés et de l'Église du silence.

Il est représenté dans l'iconographie avec une mitre et une crosse d'abbé mitré (insignes anachroniques), et un tonnelet qui rappelle le miracle du vin pendant la traversée du lac.


Les armoiries de l'abbaye princière de Saint-Gall dans le cloître du monastère de Muri. Saint Gall et saint Otmar sont représentés face à face.

Les armoiries de l'abbaye princière de Saint-Gall dans le cloître du monastère de Muri. Saint Gall et saint Otmar sont représentés face à face

Par Marco Zanoli — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39798659

Vitrail représentant saint Otmar dans l'église de Bodman-Ludwigshafen (Allemagne)

Vitrail représentant saint Otmar dans l'église de Bodman-Ludwigshafen (Allemagne)

Par GFreihalter — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42282693

Saint Othmar, peinture de la fin du XVe siècle, musée des Beaux-Arts de Dijon.

Saint Othmar, peinture de la fin du XVe siècle, musée des Beaux-Arts de Dijon

La Glorification de Saint-Otmar, plafond de la nef de la collégiale Saint-Gall.

La Glorification de Saint-Otmar, plafond de la nef de la collégiale Saint-Gall

Par Bobo11 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6854126

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Othmar_de_Saint-Gall



Saint Otmar, Abbé de Saint-Gall en Suisse († 759)

 

Othmar vint au inonde et fut élevé dans l’Allemagne : Jeune encore, il fut mené à la cour par son frère et instruit dans les lettres.

Il se livra à l’étude des vertus autant et plus qu'à celle des sciences, suivant ce passage du livre de la Sagesse : « Ce que tu n'auras pas amassé pendant ta jeunesse, comment le trouveras-tu dans la vieillesse ? »

Etant parvenu à l’adolescence, il entra au service de Victor, comte de ce pays ; il dut, aux bonnes dispositions de Victor et à l’amitié parfaite que son bon caractère lui avait acquise, d'être promu à la prêtrise et d'être pourvu du titre de saint Florin, pour sa science, sa piété et la réputation de sainteté dont il jouissait partout. 

Waltram, qui jouissait par droit d'héritage de l’ermitage sur lequel saint Gall, s'était construit une cellule, obtint du comte Victor qu'Othmar serait mis en possession de cette cellule dont il lui céderait tous les droits qui étaient de son ressort.

En outre, il le conduisit auprès du roi Pépin, afin d'obtenir de l’autorité royale la confirmation de la dignité abbatiale sur cette maison.

Cette demande fut accueillie du roi qui était juste, et Othmar ayant été confirmé par un acte signé de la main de Pépin, Waltram résigna en faveur du saint la libre et entière possession de tous ses biens : en conséquence, le roi ordonna de sa propre bouche qu'on suivrait en ce lieu les exercices des réguliers.

A son retour, Othmar introduisit la réforme dans son monastère qui, en peu d'années, acquit de l’importance par la vie sainte qu'on y menait et par les propriétés sur lesquelles de grands bâtiments furent construits.

Alors le bienheureux Othmar voyant que, par un effet de la bonté de Dieu, les possessions de son monastère s'augmentaient immensément, redouta, pour sa personne, de se relâcher dans la pratique de la vertu ; il commença le premier à vivre avec une grande sobriété, en sorte qu'il ajoutait deux jours d'abstinence à chacun des principaux jeûnes en usage.

Aux exercices de la pauvreté et de l’humilité, il joignait des aumônes abondantes. Souvent, il rentrait au monastère sans tunique, couvert seulement de sa coule, imitant J.-C. qui, à sa naissance, se laissa emmailloter dans des langes grossiers.

Afin de nous apprendre à ne mettre aucune confiance dans l’argent, il pratiqua la pauvreté dans toutes les circonstances ; ainsi quand les besoins de la maison l’obligeaient à sortir, il se servait plus volontiers, pour monture d'un âne que d'un cheval.

Personne n'était plus miséricordieux et plus aumônier que lui aussi servait-il les pauvres de ses propres mains.

Non loin du monastère, il construisit un logement pour les lépreux, il lavait lui-même la tête et les pieds des pauvres, dont il mérita d'être (504) appelé le père.

La nuit il les visitait et veillait à tous leurs besoins. En outre, il bâtit un hôpital où l’on recevait les pauvres aveugles, et sa sollicitude à leur égard allait jusqu'à sortir du cloître pendant la nuit pour leur rendre les services les plus empressés.

Pendant ce temps-là, Warin et Ruthard, qui se trouvaient alors chargés de l’administration de toute l’Allemagne, se laissèrent aller, par l’instigation du diable, à tous les désordres qu'entraîne l’avarice et ils s'emparaient par force des biens des églises situées dans le pays qu'ils gouvernaient.

Saint Gall n'échappa pas à leurs rapines.

Le bienheureux Othmar en porta ses plaintes au roi Pépin, lui disant qu'il s'exposait à de grands malheurs, s'il fermait les yeux sur de pareilles violences.

Le roi menaça les spoliateurs de sa disgrâce, s'ils ne restituaient pas au monastère tout ce qu'ils lui avaient injustement ravi.

Mais l’avarice l’emporta et loin de tenir compte des ordres du roi, ils apostèrent des soldats pour se saisir d'Othmar qui revenait de la cour, et ils le firent amener par-devant eux chargé de chaînes.

Ils soudoyèrent un faux frère du monastère même d'Othmar, nommé Lampert, pour accuser faussement et salir son abbé : ce moine infâme ne recula pas devant la trahison d'un innocent ; et en plein concile, devant une foule de monde, Lampert accusa Othmar d'avoir eu des rapports criminels avec une femme.

Le saint fut condamné à l’exil et relégué comme un misérable dans une île du Rhin, où,. après de longues souffrances endurées patiemment, il termina sa vie dans la pratique des bonnes oeuvres, le seize des calendes de décembre.

Mais Dieu, en juge équitable, punit l’affreuse machination dans laquelle Lampert avait fait choir son prélat, d'une telle façon qu'une fièvre violente abattit toutes ses forces, et que souvent sa tête tombant à terre, il était réduit à marcher comme les quadrupèdes.

Par un juste jugement de Dieu, il fut forcé à chaque instant d'avouer publiquement qu'il avait péché contre l’homme du Très-Haut.

« Cessez, disait-il en citant le concile de Nicée, cessez de persécuter ceux qui servent Dieu avec droiture, qui observent ses commandements de pleine volonté et qui se soumettent à nos lois : il est indécent que les hommes charnels persécutent les hommes spirituels. C'est pour cela que saint Grégoire a dit : « Celui qui ne prouvé pas la calomnie doit être puni. »

Cette affaire mal engagée a été terminée de la façon la plus désastreuse. »

Saint Othmar fut donc enseveli dans, l’exil en un endroit d'une île ou se voit aujourd'hui urge chapelle.

Son, corps s'y conserva dix ans sans corruption.

Après quoi, ses disciples jugèrent à propos de le rapporter au monastère de Saint-Gall à la tête duquel la volonté de Dieu l’avait placé pour gouverner le spirituel et le temporel.

Ils allèrent donc le chercher et le placèrent sur une barque.

Un grand nombre de miracles attestèrent que leur dévotion était louable et que les mérites du saint étaient grands car une tempête accompagnée d'ouragans, qui agita alors tout le lac de Constance ne fut pas un obstacle qui pût les arrêter pendant tout le trajet.

Un petit vase plein de vin que les moines avaient emporté pour leur repas se remplissait chaque fois qu'il était vidé.

Le corps de saint Othmar arriva donc au monastère de Saint-Gall, accompagné et suivi de miracles et y repose avec honneur et gloire.

Source : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/185.htm

Vie de Saint Otmar :

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/othmar/othmar.htm

Vie de Saint Otmar :

http://lepaternoster.com/cariboost_files/VIE_20DE_20SAINT_20OTHMAR.pdf

En savoir plus : 

http://books.google.fr/books?id=hk6P-IL_uTMC&pg=PA107&lpg=PA107&dq=Saint+Otmar,+Abb%C3%A9+de+Saint-Gall+en+Suisse+(%E2%80%A0+759)&source=bl&ots=tbGGeRHI84&sig=Zl5L-SuMe_v5ce2R_DVfSi9XH0w&hl=fr&ei=lXjGTvzKOMTBtAbLu-HxBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CD0Q6AEwBA#v=onepage&q=Saint%20Otmar%2C%20Abb%C3%A9%20de%20Saint-Gall%20en%20Suisse%20(%E2%80%A0%20759)&f=false

 






 

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