Saint Paissy Velitchkovsky († 1794)
Saint Païssy Velitchkovsky, né à Poltava le 23 décembre 1722 et décédé au monastère de Neamț le 15 novembre 1794, a été le chef spirituel d'une communauté. Il a joué un rôle important dans l'histoire de l'Église orthodoxe slave.
Biographie
Païssy Velitchkovsky est fils de prêtre et membre d'une famille nombreuse. Il montre des dispositions pour les études et on l'envoie à l'académie Mohyla de Kiev de 1735 à 1739. Mais il est déçu par l'enseignement qu'il y reçoit et renonce à cette école au bout de quatre années. Il séjourne dans plusieurs monastères à la recherche d'un père spirituel et reçoit le rasson avec le nom de Platon. Finalement, il gagne les Principautés roumaines où de nombreux moines russes et ukrainiens s'étaient réfugiés pour fuir les persécutions antimonastiques du tsar Pierre le Grand. Il y reçoit un enseignement conforme à ce qu'il désirait, mais doit fuir parce qu'on voulait l'ordonner prêtre sans attendre qu'il ait atteint l'âge de trente ans, prescrit par les canons (concile in Trullo de 691-692).
Il se rend alors en 1746 à la Sainte Montagne (Mont Athos) et vit dans la solitude près du monastère de Pantocrator. Pendant quatre ans, il doit faire face à la pauvreté et au découragement. Il rencontre alors un ancien qu'il avait connu en Moldo-Valachie qui lui donne la tonsure et le nom de Païssy (Païssios) en 1750.
Païssy ne vit plus seul, il est entouré de frères qu'il refuse tout d'abord de considérer comme des disciples. Mais, devant leurs prières instantes, il doit accepter la prêtrise (en 1758) et la paternité spirituelle de sa petite communauté qui commence à grandir. Elle doit en effet venir s'installer à la skite du prophète Élie, non loin de Pantocrator. La communauté cherche à redonner vie au monastère de Simonopetra. Mais l'administration turque n'est pas bienveillante et la communauté décide en 1763 de quitter l'Athos et d'aller s'installer en Roumanie.
Bien accueillie en Moldavie par l'évêque et le despote, la communauté s'installe à Dragomirna et s'adonne à la prière selon les enseignements de la tradition athonite et hésychaste. C'est la première fois qu'une communauté cénobitique importante s'organise pour pratiquer ce type de prière qui fut imitée par de nombreux monastères orthodoxes aux XIXe et XXe siècles.
La communauté faite de moines slaves et roumains utilise deux langues dans les célébrations, dans les enseignements spirituels et dans toutes les occasions de la vie communautaire. Elle se consacre non seulement à l'étude mais aussi à la traduction du grec en russe des différents textes de la tradition monastique et en particulier de la philocalie.
Païssy doit déplacer sa communauté de Dragomirna à Sékou en 1774 et se scinder en deux pour s'installer partiellement au monastère de Neamţ en 1779. Il y a vite sept cents moines à Neamț et trois cents à Sékou. En 1793, Païssy fait paraître la première traduction de la Philocalie en langue slave, dix ans après l'édition grecque de Macaire de Corinthe et de Nicodème l'Hagiorite.
La philocalie russe a une grande postérité spirituelle illustrée en particulier par les startsy d'Optina.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pa%C3%AFssy_Velitchkovsky
Notre
Père Peissy naquit en 1722 au sein de la famille nombreuse d'un Prêtre
de la ville de Poltava, en Ukraine. Doux, réservé, doué d'une grande
capacité de recueillement et d'une vive intelligence, il apprit très
vite à lire et se plongea avec passion dans la lecture de l'Ecriture,
des vies des saints moines et des écrits des Pères de l'Eglise sur
l'ascèse et la componction. Envoyé à l'académie ecclésiastique de Kiev
pour y poursuivre ses études, il fut rapidement déçu par l'enseignement
desséchant, trop influencé par la scolastique latine et la culture
païenne, et par le spectacle des Clercs et des moines corrompus par la
richesse et l'esprit mondain. Au bout de quatre ans, il abandonna ses
études et partit en quête d'un père spirituel et d'un monastère où il
pourrait vivre dans le dépouillement, à l'imitation de la pauvreté du
Christ. Il séjourna dans divers monastères, devint rasophore2 sous le nom de Platon, puis, ayant entendu vanter le mode de vie que l'on menait dans les skites3 de
Moldo-Valachie (la Roumanie actuelle), - où s'était réfugié le meilleur
des moines russes chassé par les réformes de Pierre le Grand , il s'y
rendit en hâte avec quelques compagnons. Platon vécut là quelques années
dans les conditions idéales pour la vie monastique, auprès de pères
spirituels avisés qui suivaient fidèlement l'enseignement des Saints
Pères, et montra les qualités d'un disciple exemplaire: obéissance
absolue, humilité, amour des frères, constance et joie dans les
épreuves, zèle pour la méditation et la prière. Comme ses supérieurs, à
la vue de ses progrès, voulaient le faire ordonner Prêtre avant l'âge
requis (30 ans), craignant d'enfreindre en quoi que ce fût les
prescriptions de la Sainte Tradition, il quitta son monastère et la
Roumanie pour aller vers le terme de ses aspirations: le Mont Athos.
Toutefois,
en raison de l'occupation turque, la situation de la Sainte Montagne
n'était guère brillante: l'ignorance régnait et les hommes spirituels
étaient rares, tant parmi les moines grecs que parmi les slaves. N'ayant
pu trouver de père spirituel malgré ses recherches, Platon s'installa
seul, près du Monastère de Pantocrator, n'ayant pour se guider que
l'Ecriture Sainte, les Ecrits des Pères et le témoignage de sa
conscience. Réduit à la plus extrême pauvreté, ne mangeant qu'un jour
sur deux, luttant chaque jour contre les tentations de découragements,
il persévérait cependant dans la prière et la méditation des écrits
patristiques. Au bout de quatre années de luttes, un ancien qu'il avait
connu en Roumanie, au cours d'une visite à l'Athos, le tonsura moine
sous le nom de Païssy (Paissios), en lui conseillant de prendre avec lui
quelques compagnons pour échapper aux dangers d'une vie érémitique
prématurée. Peu de temps après, un jeune moine roumain, Bessarion, qui
comme lui n'avait pu trouver de père spirituel, se présenta à lui en lui
demandant avec larmes de le recevoir comme disciple. Païssy, se jugeant
indigne d'enseigner, accepta de le prendre avec lui non comme disciple
mais comme frère et compagnon d'ascèse. Ils vécurent ainsi dans
l'obéissance mutuelle, n'ayant ensemble qu'un seule âme et un seul coeur
dirigés vers Dieu seul. Leur conduite était si agréable à Dieu qu'ils
attirèrent bientôt d'autres frères, roumains et slaves, désirant suivre
la voie enseignée par les Saints Pères. Quand ils atteignirent le nombre
de douze, ils adoptèrent le mode de vie communautaire: car la vie
cénobitique est l'image de la vie des Saints Apôtres autour du Seigneur
et de la Liturgie perpétuelle des Anges autour du Trône du Roi céleste.
En 1758, Païssy, qui refusait toujours de se considérer comme leur
maître, céda finalement aux larmes de ses compagnons et accepta d'être
ordonné Prêtre et de devenir leur confesseur. Malgré les difficultés
matérielles, la communauté s'accroissait sans cesse. Ils changèrent de
demeure pour la skite du Prophète Elie et de là essayèrent de redonner
vie au monastère de Simonos Petras; mais sans cesse poursuivis par les
tracasseries des Turcs, ils décidèrent finalement de quitter l'Athos
pour retourner en Roumanie (1763).
Païssy et ses soixante-dix
disciples furent accueillis avec joie par le Métropolite et le despote
de Moldavie, qui mirent à leur disposition le petit Monastère du
Saint-Esprit à Dragomirna. Païssy y organisa la vie communautaire en
suivant les usages athonites et en se conformant scrupuleusement aux
prescriptions des Saints Pères. Dépouillé de tout bien et de tout
attachement au monde, retranchant constamment sa volonté propre, chacun
s'y tenait la conscience à nue devant Dieu, en ayant comme intercesseur
et médiateur leur Père commun, symbole vivant du Christ. L'obéissance,
enseignait Païssy, est l'échelle qui mène de la terre au ciel, la voie
qui conduit à l'impassibilité. En retranchant sa volonté propre dans les
multiples occasions procurées par la vie commune, avec humilité, paix
et crainte de Dieu le moine pouvait garder continuellement le souvenir
de Dieu et invoquer en secret le Saint Nom de Jésus; une fois,rentré
dans sa cellule, il s'adonnait alors à la méditation de l'Ecriture et
des écrits inspirés des Pères, aux prosternations avec larmes, et
surtout, selon les capacités de chacun, à faire descendre son
intelligence dans son coeur apaisé pour y invoquer sans trouble le Nom
du Christ. C'est dans la communauté du bienheureux Païssy qu'on adopta
pour la première fois aux conditions de la vie cénobitique les méthodes
de la prière intérieure4 jusque là réservées aux ermites et
hésychastes. Dans l'église, les Offices étaient parfaitement réglés, un
choeur chantait en slavon et l'autre répondait en roumain. Chaque soir
les moines se confessaient à leur ancien, de manière à ne pas laisser le
soleil se coucher sur la colère (Ephes. 4:26) ou la dissension. Si
toutefois un frère gardait rancune à un autre, il lui était interdit de
pénétrer dans l'église et même de réciter le Notre Père.
Le
bienheureux Païssy guidait son troupeau sans cesse grandissant en
puisant avec dévotion dans les écrits des grands maîtres du monachisme.
Il approchait les textes avec tout le respect, l'humilité, l'amour d'un
disciple pour son père spirituel. Comme depuis Kiev il avait souffert de
l'insuffisance des anciennes traductions slaves, rendant souvent le
texte incompréhensible, et s'était vainement fatigué à les comparer; une
fois à l'Athos, il commença à apprendre le grec ancien et entreprit
avec patience la collation de toute une série de copies des écrits
patristiques dans leur langue originale. A Dragomirna, il travailla sans
relâche, avec un admirable respect et une méthode d'une parfaite
rigueur critique, à la correction et peu à peu à la traduction du grec
des oeuvres de nombreux Pères, tels que Saints Antoine, Hésychius,
Macaire, Diadoque, Philothée du Sinaï, Théodore Studite, Syméon le
Nouveau Théologien, Grégoire le Sinaïte... et surtout Saint Isaac le
Syrien. Aidé par un groupe croissant de collaborateurs, il les
corrigeait sans cesse et les éprouvait en les lisant et en les
commentant à la communauté réunie: un soir en slavon et le lendemain en
roumain.
Suite à la guerre Russo-turque (1774), la communauté dut
quitter Dragomirna et partit s'installer à Sekou; mais, le monastère
étant surchargé, Païssy dut accepter à contre-coeur de diviser sa
famille spirituelle et alla s'installer avec le plus grand nombre au
monastère proche de Néamts (1779), le centre de la vie spirituelle de
Moldavie depuis le 14e siècle. L'armée monastique atteignit bientôt le
nombre de mille moines: 700 à Néamts et 300 à Sékou, et, outre les
activités liturgiques et spirituelles, on organisa tout un ensemble
d'activités de bienfaisances dépendant du monastère. Les visiteurs
venaient de Russie et de toutes les contrées des Balkans pour admirer
l'ordre, la paix, la charité mutuelle, la dévotion qui y régnaient, et
nombre d'entre eux y restaient comme moines. Païssy, absorbé de plus en
plus par ses travaux de traductions, était néanmoins le père attentif de
tous ses fils, il recevait sans distinctions tous ceux qui venaient
demander ses conseils et entretenait une vaste correspondance dans tout
le monde slave. Il s'endormit en paix le 15 novembre 1794, un an après
la publication de la première traduction slave de la Philocalie, publiée
en grec dix ans auparavant par Saint Macaire de Corinthe (17 avril) et
Saint Nicodème l'Hagiorite (14 juillet), laquelle était principalement
composée de traductions depuis longtemps préparées par Païssy et ses
disciples. Ces traductions et la rayonnement de la sainteté du
bienheureux staretz diffusés par ses disciples en Russie furent à
l'origine d'un vaste mouvement de restauration de la vie spirituelle et
du monachisme traditionnel qui dura jusqu'à la Révolution de 19175.
1.
Quoiqu'il ne soit pas encore officiellement canonisé (excepté par
l'Eglise-Russe Hors Frontières), Paissy est considéré comme saint par la
plupart des fidèles orthodoxes. Nous l'introduisons ici à cause de sa
grande importance dans l'histoire du monachisme slave.
2. Novice
portant les vêtements monastiques, mais n'ayant pas encore fait
profession (tonsure). Dans la tradition slave, on peut rester de longues
années dans cet état.
3. Communautés semi-érémitiques où certains
moines peuvent mener la vie commune autour d'un ancien et d'autres
restent dans le recueillement en solitaires.
4. La terminologie est
assez confuse en ce domaine. Il faut distinguer la Prière de Jésus -la
formule: Seigneur Jésus Christ, aie pitié de moi pêcheur!- de la Prière
intérieure, c'est à dire l'activité consistant à faire descendre
l'intelligence dans le coeur, pour répéter sans autre pensée la prière
ou simplement le Nom du Christ. De là, on est conduit, Dieu aidant, à la
Prière du coeur qui est l'état stable de l'intelligence fixée par la
Grâce sans distraction dans le coeur, avec le sentiment constant de la
présence intime du Seigneur. Elle correspond à l'état de purification et
de délivrance des passions et conduit vers la Prière spirituelle, ou
prière de l'Esprit Saint clamant dans le coeur en des gémissements
ineffables: Abba Père! (Galates 4:6). C'est là l'état au-delà de la
prière, la déification .
5. Ce mouvement issu de Païssy fut illustré
en particulier par les célèbres startsi du Monastère d'Optina et par un
livre comme les Récits d'un Pèlerin Russe.
Source : http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsnovembre/nov15bis.html
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