Saint Perpet († 494)
Évêque de Tours
Saint Perpet ou Perpetuus († 8 avril 491) est le sixième évêque de Tours, d'à peu près 460 à 490. Il succède à Eustoche, son grand-père, et son successeur, Volusien, était également de sa famille. Perpet est le maître d'ouvrage de la première basilique Saint-Martin de Tours.
Issu d'une famille d'ordre sénatorial des Arvernes, il devient évêque de Tours l'hiver 460. Au cours de son sacerdoce, qui dure trente ans, le peu de sources dont on dispose suffit à montrer que le christianisme se développe et s'enracine fermement en Touraine.
Peu après son sacre, saint Perpet préside un concile de huit évêques, le 11 novembre 461, réuni à l'occasion de la Saint Martin pour fixer la discipline ecclésiastique. Il en tient un autre à Vannes en 465. Par la suite, il exerce une surveillance étroite sur les prêtres de son diocèse, car des chroniques mentionnent quelques cas de déchéance.
Perpet fait édifier des monastères et des églises, mais son grand œuvre est d'avoir remplacé la petite chapelle de Brice qui abritait le tombeau de Martin de Tours (437) par une basilique (470) pour laquelle il commande des peintures et des inscriptions destinées à exalter les mérites et la puissance du grand saint.
Perpet met ainsi véritablement en place une organisation propre à accueillir des pèlerins de toute la Francie. Grégoire de Tours, puis Lull à l'abbaye de Fulda sauront suivre cet exemple. La place prise par le culte de Martin dans la liturgie et la littérature pieuse est d'ailleurs en grande partie due au prosélytisme de Perpet, qui publie un Indiculus des miracles, qu'il fait versifier par Paulin de Périgueux.
Celui-ci y adjoint un poème, De orantibus. Saint Martin est à jamais le patron de la cité dont il fut l'évêque. Jouant sur le nom de Perpetuus, Paulin de Périgueux termine son poème sur cette note : « La ville de Tours bénéficie en Martin d'un évêque perpétuel », « Perpétue urbs Turonum Martino antistite gaudet ».
Selon Grégoire de Tours, Perpet décréta que les fidèles de son diocèse devaient jeûner :
« Depuis la Pentecôte, les mercredis et les vendredis jusqu'à la nativité de saint Jean. Depuis le premier septembre jusqu'au premier octobre, deux jeûnes par semaine. Depuis le premier octobre jusqu'à la mort de saint Martin [aussi], deux jeûnes par semaine. Depuis la mort de saint Martin jusqu'à la nativité du Seigneur, trois jeûnes par semaine. Depuis la nativité de saint Hilaire jusqu'à la mi-février, deux jeûnes par semaine. »
— Saint Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Livre X, 31
Ces jeûnes sont toujours respectés au VIe siècle, donc époque de saint Grégoire. Il est évident qu'à cette époque-là, la pratique des jeûnes était locale, en raison de saint Martin de Tours ainsi que de saint Hilaire de Poitiers. Ils n'ont rien de particulier à Perpet et à l'Église de Tours mais sont pratiqués par l'ensemble de la chrétienté : les variantes viendront plus tard.
C'est ce jeûne, prenant part de la mort de saint Martin jusqu'à Noël, qui est à l'origine de la célébration de l'Avent.
Son testament (apocryphe)
Le testament de Perpet est publié pour la première fois en 1661 par Dom Luc d'Achery dans son Spicilegium. Dans ce document, l'évêque fait des indigents ses héritiers : « Vous, mes frères aimés, ma couronne et ma joie, les pauvres dans le Christ, les nécessiteux, les mendiants malades, veuves et orphelins, je vous fais mes héritiers. »
Saint Perpet leur fait don par cet acte de pâturages, de vergers, de vignobles, de maisons, de jardins, de moulins, d'or et d'argent, et de ses vêtements. Il est démontré par Julien Havet en 1885 que ce testament est un faux du XVIIe siècle dont l'auteur, Jérôme Vignier, prêtre de l'Oratoire ami de Luc d'Achery, est parfaitement identifié. Le testament réel de Perpet, non parvenu jusqu'à nous, est évoqué par Grégoire de Tours : “Il fit son testament en donnant ce qu'il possédait dans diverses cités (‘civitates’ c.à.d. diocèses) aux églises qui s'y trouvaient”.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Perpet_de_Tours
Saint Perpetuus, originaire d'une famille sénatoriale d'Auvergne, dans la première moitié du Ve siècle, fut désigné par l'éclat de ses vertus au clergé et au peuple de Tours pour gouverner leur Église, en 461.
La gloire de l'épiscopat de saint Perpetuus, ce fut son amour pour saint Martin et pour la basilique qu'il avait fait construire en son honneur, basilique que les auteurs et les poètes de l'époque comparent au temple de Salomon et regardent comme une des merveilles du monde.
La construction de ce temple, digne du Saint qui devait y être honoré, dura vingt-deux ans ; sa consécration se fit avec une grande solennité ; Perpetuus y avait invité un grand nombre d'évêques et de religieux.
Lorsqu'on voulut exhumer le corps de saint Martin pour le transporter dans un sanctuaire du nouvel édifice, on éprouva des difficultés insurmontables, et l'on ne put remuer le cercueil ; le projet allait être abandonné, quand un vieillard inconnu, revêtu du costume d'abbé, s'approcha et dit : "Ne voyez-vous pas que saint Martin est prêt à vous aider ?"
Et aussitôt, de ses mains, il souleva sans effort le corps du bienheureux.
C'était sans doute un ange envoyé du Ciel ou peut-être saint Martin lui-même.
De nombreux miracles s'opérèrent plus que jamais au tombeau de saint Martin, et depuis ce temps le nom de saint Perpetuus se trouva lié à toutes les gloires de la superbe basilique.
Le saint évêque de Tours bâtit beaucoup d'autres églises ; de là vient qu'on le représente avec un édifice sacré sur la main, symbole qui convient fort bien, du reste, à l'un des plus grands bâtisseurs d'églises qui aient jamais existé.
Saint Perpetuus aima les pauvres, son clergé et son Église d'un ardent amour, comme son testament en fait foi.
Voici quelques lignes de ces pages vraiment épiscopales : "Au nom de Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Moi, Perpetuus, pécheur, prêtre de l'Église de Tours, je ne veux pas partir de ce monde sans laisser un testament, de peur que les pauvres ne soient privés des biens dont la bonté du Ciel m'a libéralement doté, et de peur que les biens d'un prêtre ne passent à d'autres familles qu'à mon Église. Je donne et lègue à tous les prêtres, diacres et clercs de mon Église, la paix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Que le Seigneur Jésus détruise du souffle de Sa bouche tous les impies! Ainsi soit-il, ainsi soit-il! Paix soit à l'Église, paix soit au peuple, à la ville et à la campagne... Pour vous, mes frères bien-aimés, ma couronne, ma joie, mes seigneurs, mes enfants, pauvres de Jésus-Christ, indigents, mendiants, malades, orphelins, veuves, vous tous, je vous fais et constitue mes héritiers..."
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
En savoir plus :
http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/synaxair/avril/perpet.pdf
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