Saint Rieul de Senlis
Rieul de Senlis (mort fin IVe siècle - début Ve siècle ?), éventuellement compagnon de Denis de Paris et de Lucien de Beauvais, aurait évangélisé Senlis dans l'Oise et en aurait été son premier évêque durant plus de quarante ans.
Sa fête patronale est le 30 mars.
Bibliographie
Gérard de Nerval, dans ses Promenades et souvenirs (1854),
évoque une légende racontée encore du temps de son enfance, selon
laquelle près de Rully (Oise), une foule se serait réunie pour écouter
les paroles de saint Rieul.
Mais
voilà que les grenouilles d’une mare voisine (la source de l'Aunette),
d’un concert de coassements, viennent couvrir sa voix.
Alors d’un geste, saint Rieul leur impose le silence.
Toutes se retrouvent muettes, à l’exception d’une seule.
Les
grenouilles, tout comme les dragons, sont souvent
des métaphores du paganisme des campagnes, vaincu par
les évangélisateurs comme Rieul.
On confond parfois Rieul d'Arles et Rieul de Senlis.
Sur cette question, les historiens sont partagés.
Certains comme le martyrologe Rosenlis disent que saint Rieul
fut évêque d'Arles et qu'il est mort à Senlis, d’autres comme
les Bollandistes, n'ont pas hésité à trancher la difficulté, en faisant
deux saint Rieul, l'un évêque d'Arles, l'autre évêque de Senlis.
L'historien
du Valois, Claude Carlier, trouve même dans l'existence de reliques en
deux lieux différents, Arles et Senlis, une preuve sans réplique, que
l'évêque d'Arles et l'évêque de Senlis sont deux personnes différentes.
Toutefois il est notoire que des reliques multiples existent fréquemment d'un même saint.
On
peut ajouter au dossier que les reliques de saint Rieul de Senlis,
conservées dans la cathédrale, ont été analysées en 1999 selon la
technique du carbone 14.
Un métacarpe a
permis de conclure qu'il y avait 65 % de probabilité pour que son
propriétaire soit mort entre 320 et 445 (contre 12 % de probabilité pour
la période 260-320, et 20 % pour la période445-535). S'il s'agit bien
du corps de Rieul, il faudrait donc retarder la date de
l'évangélisation de la Région de Senlis au IVe siècle.
Cette date est beaucoup plus probable que celle du IIIe siècle, trop précoce pour la région.
En
effet, on sait, depuis les fouilles de Marc Durand, que le temple
gallo-romain de la forêt d'Halatte proche de Senlis, très actif encore
au IIIe siècle, a été violemment détruit vers 385-390.
Puis, après une période de faible réactivation liée au maintien du
paganisme (les grenouilles de Saint Rieul ?), il est définitivement
abandonné vers 400/425.
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