Saint Theudère († 575)
Moine à Vienne, en Dauphiné
Saint Theudère ou saint Théodore, reclus de Vienne, vint au monde vers l'an 500, à la villa Assicia, sur le territoire actuel de la commune de Saint-Chef.
Il y fonda un monastère autour duquel se développa la petite cité et son abbaye.
Biographie
Élevé dans une famille pieuse, Theudère ressent très jeune la vocation de servir Dieu.
Souvent
prosterné, il entend la voix du ciel l'appelant à la perfection. Ses
parents lui destinent un riche patrimoine, mais, voulant devenir un
parfait disciple de Jésus-Christ, il se dépouille de tout en faveur des
pauvres.
Vers
l'âge de vingt ans, dégagé de tout lien temporel, il quitte sa famille
pour rejoindre le monastère de Lérins, sur une île méditerranéenne où
ont été éduqués la plupart des évêques de la Gaule.
Afin de s'y faire admettre, et pour se faire guider et encourager, il
choisit de consulter un ancien du monastère, Césaire d'Arles, évêque en
la cité méridionale.
On
rapporte que dès leur première rencontre, les deux hommes se
comprennent parfaitement, puis le prélat lui fait part de son souhait de
l'élever lui-même au sacerdoce.
Le voyage de Theudère s'interrompt ici.
Durant une dizaine d'années, il exerce la prêtrise avec une ferveur si grande qu'il fait l'admiration de tous.
Theudère
doit être âgé d'une trentaine d'années lorsqu'il revient à la villa
Assicia ; il y a dans la contrée des populations sans secours religieux,
et c'est là qu'il doit, de préférence, dispenser ses dons.
Guidé
par une voix céleste, au milieu de la nature hostile du Val Rupian, à
une demi-heure de marche du domicile familial, il élève un monastère
dédié à laVierge Marie.
Plus tard, des habitations viendront se grouper autour de cet établissement, une agglomération naîtra, ce sera Saint-Chef.
Mais à l'image de Césaire, son ancien maître, Theudère éprouve le besoin de s'investir dans de nouvelles fondations.
Ce
sera un monastère, sous le vocable de saint-Eusèbe, qui donnera
naissance ultérieurement à la paroisse de Vasselin, puis une basilique
dédiée à Saint Symphorien sur les bords de la Gère, du côté de
l'actuelle Villeneuve-de-Marc, puis nous le retrouverons à Alaronne pour
une église en l'honneur de Saint Pierre.
Après
quelques mois de méditation profonde au Val Rupian, il est appelé par
l'évêque Philippe de Vienne pour une dernière mission.
Il
existe à Vienne une coutume pieuse qui consiste à entretenir, hors des
murs de la cité, un personnage d'une sainteté éminente, qui se livre à
la pénitence et à la vie contemplative, dans une retraite absolue.
On l'appelle « le reclus », et il semble une sentinelle qui protège la ville, nuit et jour.
L'évêque
Philippe, ayant à pourvoir à cette charge devenue vacante, jette son
dévolu sur Theudère, qui a déjà rempli le monde du bruit de sa sainteté.
Ce
dernier accepte et s'installe à la recluserie de la colline
sainte-Blandine dans l'austérité : il y restera douze ans, jusqu'à la
fin de ses jours.
On
lui rend les devoirs que la piété inspire et bien qu'il ait manifesté
le vœu de reposer au Val Rupian, on s'apprête à l'inhumer près de sa
recluserie.
Les prêtres s'avancent pour charger le cercueil sur leurs épaules et le
conduire à sa dernière demeure, mais ils ne parviennent pas à le
soulever de terre.
L'étonnement gagne toute l'assistance.
On se regarde, on s'interroge, on ne sait à quoi s'en tenir.
Alors le vieux pontife qui préside la cérémonie se ravise et annonce qu'il sera porté à son monastère selon ses volontés.
Aussitôt, le cercueil devient si léger qu'à peine on en sent le poids.
Ses reliques ont été très vénérés.
Il est fêté le 29 octobre.
Sources
c'est Adon, évêque de Vienne au IXe siècle, qui a rédigé la biographie de Saint Theudère, avec près de quatre siècles de décalage.
Une très sérieuse critique de ce document a été faite vers 1850 par le curé Varnet.
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