Saint Ulrich d'Augsbourg († 973)

Saint Ulrich d'Augsbourg († 973)


Saint Ulrich d'Augsbourg († 973)



Ulrich d'Augsbourg (en allemand Ulrich von Augsburg) (° v. 890 - † v. 973)) était un religieux suisse du Xe siècle, qui fut évêque d'Augsbourg.

Ulrich a été le premier saint catholique canonisé par décision de Rome.

Son culte de saint thérapeute s'est initié précocement dans le duché d'Alémannie, réunissant Alsace et Souabe, puis répandu au XIe siècle dans l'ensemble de l'Empire othonien.
 
Il est honoré localement le 4 juillet.

 

Biographie

Ulrich est né en 890 près de Zurich. Sa famille était originaire de Souabe. 

Il fit ses études au monastère de Saint-Gall.

Il vivait dans la simplicité et la pauvreté.

À la fin de ses études, il hésita entre la prêtrise et la vie monastique. Il fut alors envoyé, en 910, à l'évêque d'Augsbourg, pour servir et approfondir ses études.

Il y resta jusqu'à la mort de l'évêque, le 28 avril 910, et retourna chez lui, où il resta jusqu'à la mort de l'évêque Hiltine, le 28 novembre 923.

Grâce à l'influence de son oncle Burchard, duc de Souabe, Ulric fut alors nommé évêque d'Augsbourg par Henri Ier de Germanie et ordonné le 28 décembre 923.

À ce poste, il améliora la condition du clergé, et renforça l'observance des lois de l'église.

Il fit construire de nombreuses églises, afin de rendre la religion plus présente au peuple, et fit de multiples visites pastorales.

Tandis que les Magyars envahissaient les territoires de Bavière et de Souabe, Ulrich défendit la ville d'Augsbourg, et y fit construire d'importantes fortifications.

Durant ces attaques, de nombreuses églises furent détruites, qu'Ulrich fit reconstruire.

Il évita un conflit armé entre l'empereur Otton 1er et son fils, et lui resta toujours fidèle.

Otton 1er lui accorda le privilège de battre monnaie.

Ulrich participa à de nombreux synodes, à Ingelheim en 948, à Augsbourg en 952, Rome en 972 et de nouveau à Ingelheim, en 972.

Après sa mort, en 973, il fut inhumé dans l'église de Sainte-Afre qu'il avait lui-même fait reconstruire à Augsbourg.

De nombreux miracles ont été observés auprès de sa tombe.

 

Vénération

Ulrich a été canonisé le 4 juillet 993 par le pape Jean XV.

Il est le premier saint à avoir été canonisé officiellement par le Pape.

Auparavant, les personnalités considérées comme saintes l'étaient par approbation de l'évêque local et de son clergé, incités par la réputation de sainteté qu'il constatait en prêtant attention à la Vox populi. Cette sanctification papale n'empêche pas Ulrich d'avoir été auparavant sanctifié dans son diocèse.

Sa fête a été fixée au 4 juillet.

Culte populaire

Le culte de saint Ulrich doit beaucoup à Liutgarde, la propre sœur d'Ulrich qui était la mère du puissant duc d'Alsace et de Souabe, Conrad.

Liutgarde et Ulrich sont aussi leur vie durant les cousins familiers du duc Burckart III de Souabe.

En réalité, ce dernier, surnommé Bucco, devait à son ancêtre Burcard ou Burgard d'être le titulaire de la charge du duché d'Alémannie, reconstitution d'une entité fiscale homogène en 917 par Conrad Ier de Germanie, regroupant l'Alsace et la Souabe.

Si l'office ducal de trois générations de Conradiens, de 983 à 1012, a permis de marquer efficacement l'espace religieux souabe et alsacien, par la présence du saint protecteur de la famille, le vénérable Ulrich, qui était l'oncle ou le grand-oncle des ducs d'Alémanie, la raison du succès est sans doute dans l'efficacité de l'administration de la Souabe et de l'Alsace.

Le duché souabe connaît à partir du règne de Bucco un lent redressement économique, suivi d'une croissance démographique et culturelle rapide.

Ces mutations incitent des familles nobles à envoyer leurs hommes de guerre, assurant la sécurité, avec leurs cadets vers la Lotharingie, vers les contreforts alpins et l'Italie des cités fascinantes, vers la Franconie rhénane, la Bavière ou les marches slaves. Un grand nombre de familles nobles lorraines, en ce tournant du Xe siècle et XIe siècle, est issue de cet apport alsacien et souabe.

Les créations domaniales, par exemple les comtés de Lunéville ou de Dabo, semblent s'opérer à leur profit.

Après avoir animé un parti souabe autour des comtes de Metz, elles ont contribué à ébranler l'immense puissance initiale de la maison d'Ardennes, à faire avorter durablement la création d'une principauté lorraine, pourtant ardemment souhaitée par la duchesse Béatrix et ses héritiers, et à installer plus tard à la tête du duché de Haute Lorraine la famille représentante de ce parti souabe, celle de Gérard d'Alsace, petit-fils d'un obscur comte de Metz.

Même les paysans alémaniques embrayent à leur façon ce mouvement d'expansion aux confins des finages montagnards, que ce soient dans les hautes contrées ou Oberländer du duché, par exemple en Forêt-Noire, ou dans les montagnes frontalières, à commencer par les Vosges et la Suisse alémanique, en particulier l'Oberland bernois. Les paysans walsers, habitants des Alpes centrales et méridionales, en sont les héritiers tardifs.

Ulrich qui est, avec les évêques othoniens, un des véritables organisateurs de la gestion fiscale et administrative de l'Empire, est aussi un des premiers acteurs de la défense contre les incursions hongroises.

Ce chef caché, premier vainqueur de la bataille de Lechfeld a été récompensé après sa mort de son dévouement à la cause impériale. Sa figure est entrée dans l'imagerie othonienne.

Saint Ulrich semble avoir été associé à saint Gall sur les anciens thermes ou lieux honorés de sources.

Il soignait la gale et les maladies de peau.

Mais dans les sanctuaires des eaux, son intercession a été demandée pour les écrouelles, les scrofules, l'hystérie, les rhumatismes, voire la tuberculose à l'époque moderne.

Il a ainsi remplacé sainte Barbara à Avolsheim dont les bains soignaient les petits scrofuleux encore à la fin du XIXe siècle.

Il a laissé son patronage en Alsace à de multiples fontaines et chapelles, parmi lesquelles celles de Fegersheim, celle du Holzbad à Westhouse-Benfeld.

Une source à Wittersheim, une église à Altenstadt en Outre-Forêt, une chapelle au château des Rappolstein, dénommé depuis Saint-Ulrich, lui sont consacrées.

Son culte était aussi très répandu en Suisse, en Souabe, en Bavière mais aussi en Lorraine où il est connu sous le diminutif de saint Oury ou en Tchéquie où il prend le nom de saint Oldrich.

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