Saint Vincent (Madelgaire ou Mauger)

Saint Vincent (Madelgaire ou Mauger)
Mari de sainte Waudru de Mons († 687)


Saint Vincent (Madelgaire ou Mauger). Mari de sainte Waudru de Mons († 687)


Saint Vincent, Madelgarius de Famars de Hainaut, dans le monde Madelgaire, né en 607 au château de Sotteville à Strépy et mort le 14 juillet 677 à Soignies, fils de Mauger et Onuguerra et mari de sainte Waudru.

Il se retira du monde vers 643 et fonda l'abbaye de Hautmont dont il devint l'abbé sous le nom de 'Vincent'.

Autour de son ermitage se développa une agglomération qui devint la ville de Soignies, dont il est considéré comme le fondateur.

Liturgiquement saint Vincent est commémoré le 20 septembre.

 

Éléments biographiques

Saint-Vincent, est le fondateur de la ville qui allait devenir Soignies, il s'appelait Madelgaire de Famars de Hainaut.

Il était le fils de Mauger et d'Onugerra (Omigère). Issu de l'aristocratie franque, il est né vers l'an 607 au château de Sotteville à Strépyet est décédé à Soignies, le 14 juillet 677.

Mauger, son père, était l'un des leudes les plus puissants du royaume d'Austrasie.

Madelgaire fréquentait la cour de Dagobert Ier, puis de Sigebert III et accomplit différentes missions en Irlande dont il revint avec de fervents évangélistes : Feuillien, Ultan, Fursy, Eloquius, Adalgis et Elton.

Madelgaire épousa Waudru ou Waldetrude de Lommois qui était la fille de Walbert, le gouverneur du Hainaut, et de Bertille (ou Berthilde) de Thuringe. Waudru et Vincent eurent quatre enfants : Landry, évêque de Meaux qui succéda à son père à la tête des monastères d'Hautmont et de Soignies, Dentelin (probablement décédé à l'âge de sept ans), Aldetrude qui succéda à Aldegonde (sa tante) comme Abbesse du couvent de Maubeuge et Madelberte qui succéda à sa sœur à cette charge.
Madelgaire et, à sa suite, Waudru décidèrent de se retirer du "siècle".

Madelgaire fonda un monastère à Hautmont qui devint l'Abbaye d'Hautmont.

Vincent est son nom de moine et de saint en raison de sa victoire sur le "siècle" disent les textes anciens.

Encore trop sollicité à Hautmont, il partit avec quelques-uns vers un "ermitage" plus isolé encore.

Ce dernier deviendra Soignies où il vécut jusqu'à sa mort (677).

Aujourd'hui encore, ses reliques y sont vénérées en tant que Saint-Patron fondateur.

 

Repères chronologiques

Les éléments repris ci-dessous sont issus, sauf mention contraire, des travaux des Bollandistes.
  • 607 : Naissance de Madelgarius de Famars à Strépy (cf. discussion sur son origine irlandaise)
  • 636 : Mariage avec Waldetrude de Lommois, (Sainte Waudru). Madelgaire a alors 29 ans tandis que Waudru est âgée de 24 ans selon Jacques Simon, de 14 ans selon les Bollandistes.
  • 637: Naissance de son fils, Landry.
  • 643: Madelgaire fait bâtir le monastère d'Haumont.
  • 646: Au décès de Walbert, Sigebert III confie la gouvernance du Hainaut au Comte Madelgaire. Ce dernier accepte la charge, il l'assurera pendant dix années. (cf. discussion sur le titre de Comte de Hainaut).
  • 656: Madelgaire prend la tonsure et entre à Abbaye d'Haumont sous le nom de Vincent. Il a alors 49 ans.
  • 670: Vincent se retire à Soignies où il fonde un monastère qui sera le berceau de la ville.
  • 676: Saint Landry, jusqu'alors évêque régionnaire, accepte la charge de père abbé du monastère de Soignies.
  • 677: Selon la tradition, c'est le 14 juillet 677 que meurt Vincent.

 

Madelgaire était-il Comte de Hainaut ?

Madelgaire, selon Jacques de Guyse (xive siècle), fut le premier Comte de Hainaut.

À sa suite, son fils Saint-Landry aurait renoncé à la couronne comtale.

Historiquement, la lignée héréditaire des Comtes de Hainaut débute cependant avec Régnier Ier de Hainaut dit Régnier au long col en 880.

La charge de gouverneur du Hainaut existait cependant au viie siècle. Elle fut notamment endossée par Saint Walbert, père de Waudru de Mons.

Alban Butler, plus prudent que de Guyse, avance que Madelgaire était Comte en Hainaut.

Il semble en effet que Madelgaire ait été élevé à la dignité de Comte et, par ailleurs, qu'il assura, au déces de Walbert, la gouvernance du Hainaut de 646 à 656.

Il était donc probablement Comte-gouverneur du Hainaut.

Régnier au long col, considérait probablement Madelgaire comme étant le premier Comte de Hainaut si l'on en juge par la dévotion dont il fit preuve à l'égard des reliques du Saint (cf. article sur Soignies).

En 1397, le comte de Hainaut, Albert Ier de Hainaut, mentionne dans une charte qu'il est issu de Saint-Vincent de Soignies, Comte de Hainaut.

Mentionnons enfin que les armes primitives du Hainaut (d'or à trois chevrons de sable) sont celles de la famille de Walbert de Lommois, ce qui plaide également pour qu'un lien entre l'historique de mise en place de la couronne comtale du Hainaut et Madelgaire soit établi.




Lieu de naissance de Madelgaire à Strépy (ferme Sotteville)

 

Contribution irlandaise

Selon la tradition irlandaise rapportée par l'historien irlandais, le chanoine John O'Hanlon, Madelgaire serait d'origine irlandaise, et s'appelait Maelceadar (Mael Ceadar).

Arrivé en France, ses qualités de guerrier aurait été reconnues et, en remerciement des services rendus (Dagobert Ier lui avait confié une mission en Irlande), la couronne comtale du Hainaut lui aurait été remise.

L'hagiographe irlandais, John Colgan (XVIIe siècle) plaça Sainte Aldetrude au rang des saints irlandais en raison de son sang irlandais lui venant de son père.

Maelceadar est également fêté le 14 juillet.

 

Liste des Avoués de saint-Vincent



 Châsse de saint Vincent (procession à Soignies en 2007)


Les reliques de Saint-Vincent furent très tôt l'objet de vénérations. Nombre de descendants du Saint vinrent en effet prêter serment sur son tombeau.

Les Comtes de Hainaut, la famille de Bourgogne, la maison d'Autriche avaient pour coutume de prêter le serment d'honneur sur les reliques de saint-Vincent ce qui en faisait des "avoués de saint-Vincent".
  • Charles d'Anjou, en 1254
  • Albert de Bavière, en 1387
  • Humphrey de Lancastre, duc de Gloucester, le 6 décembre 1423
  • Charles le Téméraire, en 1470
  • Philippe le Bon, le 19 avril 1499
  • Maximilien d'Autriche, en 1512
  • Charles Quint, est à Soignies en juin 1544 et le 28 septembre 1544. Sa prestation de serment est incertaine.
  • Philippe II d'Espagne, le 3 septembre 1549
  • Louis-Engelbert d'Arenberg, Duc d'Aremberg, le 20 janvier 1780

 

Le Tour Saint Vincent

Carte Ferraris - ca 1775

 

Chaque année, le lundi de la Pentecôte, les Sonégiens (habitants de Soignies) se réunissent tôt le matin pour "le grand tour" durant lequel ils "processionnent" la châsse de Saint-Vincent autour de la cité (11,2 km).

Cette tradition fut mentionnée pour la première fois en 1262 (acte officiel du 4 avril 1262 par l'évêque de Cambrai Nicolas III de Fontaine) mais il est probable que la coutume lui soit antérieure de quelques années.

A six heures du matin, après la "descente" de la châsse et une messe solennelle, le cortège s'élance.

Il sera accompagné par les tambours jusqu'aux portes de la ville (Cense del'Baille) d'où le Grand Tour démarrera véritablement.

Un homme de fer, à cheval, accompagne le pèlerinage, il veille sur la châsse du Saint-Patron.

Les confrères de la confrérie Saint-Vincent, se relaient pour porter la pesante châsse.

De proche en proche, le cortège s'arrête aux différentes chapelles que compte le parcours. La foule entonne des "sante vincenti, ora pro nobis", le panégyrique de Vincent est fait à la chapelle du Marais Tilleriau lors d'une halte plus importante.

Une messe sera célébrée à l'église des Carrières. Avant de se remettre en route et de rallier la Cense del'Baille d'où démarrera la procession historique à 11h.

Cette procession est de tradition plus récente.

Elle est constituée de différents tableaux vivants retraçant la vie du Saint et est clôturée par la châsse de Saint-Vincent et son gardien fidèle : l'Homme de fer.

Les festivités se clôturent par la "remontée" de la châsse en la Collégiale Saint-Vincent qui reprend sa place dans la chapelle supérieure aménagée en 1720 au-dessus de l'autel du Chœur.

Vincent est célébré le 14 juillet.

Inauguration de la Chapelle du 750e

Sur tes chemins Vincent


Le 28 mai 2012, à l'occasion du Grand Tour, les sonégiens ont fêté le 750e anniversaire de la première mention connue du Tour Saint Vincent. Dans un courrier daté du 4 avril 1262, Nicolas III de Fontaines, évêque de Cambrai accorde aux pèlerins accomplissant le Grand Tour quarante jours d'indulgence.

750 ans plus tard, Monseigneur Garnier, Archevêque de Cambrai a consacré la Chapelle du 750e située à la croisée du chemin de la Berlière et du chemin du Perlonjour à Soignies.

Elle constitue désormais la dixième chapelle jalonnant le Tour.

 

Références à saint Vincent

Armoiries

CommunesBelgique-Soignies.svg
Armoiries de la ville de Soignies et des anciennes communes de Chaussée-Notre-Dame-Louvignies, de Mesvin et de Nimy
Blasonnement :
Écu : Parti, de sinople à la croix d'argent et d'or à trois chevrons de sable.
  • Arrêté royal : 18 juin 1838
  • Le premier parti est celui que la tradition attribue à l'écu de saint Vincent et le deuxième parti est l'écu de son épouse sainte Waudru
Titre détaillé « Armoiries » de l'article Soignies

Evere-Blason-1828.png
Armoiries de la commune d'Evere
Blasonnement :
Écu : Parti, au premier d'or au faucon au naturel, contourné, posé sur un rocher de trois coupeaux de gueules, mouvant de la pointe et surmonté d'une étoile à six rais du même ; au second de gueules au faucon au naturel posé sur un rocher de trois coupeaux d'or, mouvant de la pointe et surmonté d'une étoile à six rais du même.
Tenant : Écu tenu de la senestre par un saint Vincent auréolé assis tenant de la dextre un sceptre de lyses, le tout d'argent.
  • Arrêté royal : 15 novembre 1928
  • L'écu est celui du vicomte Adrien Ange Walckiers de Trochiennes (1722 - 1795)
Article détaillé : Blason d'Evere.


Drapeaux

Les drapeaux de la ville de Soignies ainsi que des communes d'Evere et de Schaerbeek (qui relevaient toutes deux de l'abbaye puis du chapitre de Soignies) sont de vert et de blanc.

 

Édifices religieux

  • Collégiale Saint-Vincent de Soignies
  • Église Saint-Vincent à Evere
  • Église Saint-Vincent à Mesvin
  • Église Saint-Vincent à Haulchin

Soignies


Evere


Mesvin


Haulchin








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