Saints Prime et Félicien († 286)
martyrs à Rome
Prime et Félicien furent accusés auprès de Dioclétien et de Maximien par les prêtres des idoles qui prétendirent ne pouvoir obtenir aucun bienfait des dieux, si on ne forçait ces deux saints à sacrifier.
Par l’ordre donc des empereurs, ils furent emprisonnés.
Mais
un ange les vint visiter, délia leurs chaînes ; alors ils se
promenèrent librement dans leur prison où ils louaient le Seigneur à
haute voix.
Peu
de temps après on les amena de nouveau devant les empereurs ; et là
ayant persisté avec fermeté dans la foi, ils furent déchirés à coups de
fouets, puis séparés l’un de, l’autre.
Le président dit à Félicien de tenir compte de sa vieillesse et d'immoler aux dieux.
Félicien lui répondit : « Me voici parvenu à l’âge de 80 ans, et il y
en a 30 que je connais la vérité et que j'ai choisi de vivre pour Dieu :
il peut me délivrer de tes mains. »
Alors
le président commanda de le lier et de l’attacher avec des clous par
les mains et par les pieds : « Tu resteras ainsi, lui dit-il, jusqu'à ce
que tu consentes' à nous obéir. »
Comme
le visage du martyr était toujours joyeux, le président ordonna qu'on
le torturât sur place et qu'on ne lui servît aucun aliment.
Après
cela, il se fit amener saint Prime, et lui dit : « Eh bien ! ton frère a
consenti à obéir aux décrets des empereurs, en conséquence, il est
vénéré comme un grand personnage dans un palais : fais donc comme lui. »
«
Quoique tu sois le fils du Diable, répondit Prime, tu as dit la vérité
en un point, quand tu avançais que mon frère avait consenti à exécuter
les ordres de l’empereur du ciel. »
Aussitôt
le président en colère lui fit brûler les côtés et verser du plomb
fondu dans la bouche, sous les yeux de Félicien, afin que la terreur
s'emparât de ce dernier mais Prime but le plomb avec autant de plaisir
que de l’eau fraîche.
Le
président irrité fit alors lâcher deux lions contre eux; mais ces
animaux vinrent se ;jeter aussitôt à leurs pieds, et restèrent à côté
d'eux comme des agneaux pleins de douceur.
Il lâche encore deux ours cruels qui deviennent doux comme les lions.
Il y avait plus de douze mille hommes qui assistaient à ce spectacle.
Cinq cents d'entre eux crurent au Seigneur.
Le
président fit alors décapiter les deux martyrs et jeter leurs corps aux
chiens et aux oiseaux de proie qui les laissèrent intacts.
Les chrétiens leur donnèrent alors une honorable sépulture. Ils souffrirent vers l’an du Seigneur 287.
Saint
Prime et saint Félicien, appelés, déjà vieux, du paganisme à la foi, se
montrèrent dignes de cette grâce par une vie toute de zèle et de
charité.
Ils
furent de ces chrétiens intrépides qui encourageaient les martyrs
devant les tribunaux et dans les supplices, nourrissaient les pauvres,
faisaient du bien à tous.
Après
les avoir longtemps préservés dans leurs saintes audaces, le Seigneur
ne voulut pas les priver davantage de la gloire du martyre, objet de
leurs aspirations.
Sous
l'empereur Dioclétien, la persécution devint plus générale et le
paganisme fit un dernier effort pour étouffer la religion du Christ dans
le sang et le carnage.
Il
y avait trente ans que Prime et Félicien bravaient la cruauté des
tyrans, quand les prêtres des idoles déclarèrent que leurs dieux irrités
ne voulaient plus rendre d'oracles jusqu'à ce que les deux chrétiens
Prime et Félicien eussent sacrifié, ou bien eussent reçu le châtiment
qu'ils méritaient.
Ils sont aussitôt arrêtés, chargés de fers et amenés devant l'empereur.
Prime
avait quatre-vingt-dix ans ; il répondit aux menaces du tyran, en lui
déclarant qu'il n'y avait pas d'autre Dieu que le Dieu des chrétiens, ni
d'autre religion que la leur, et que par conséquent ils étaient prêts à
subir la mort plutôt que de trahir leur foi.
On les frappa d'abord avec des fouets ; puis bientôt on déchira leur corps par lambeaux avec des tenailles.
Les affreuses plaies furent guéries miraculeusement par Jésus-Christ.
Quelques
jours après, nouvelles tortures et nouveau triomphe ; on fit pleuvoir
sur leur chair une grêle de coups de fouets armés de plomb ; pendant ce
supplice, ils chantaient les louanges du Seigneur.
Félicien,
âgé lui-même de quatre-vingts ans, sut, comme son frère, résister à
toutes les tentations et prêcha la foi et le salut à son cruel
persécuteur ; mais il fut cloué par les mains et les pieds à un poteau,
où on le laissa trois jours entiers sans nourriture ; au bout de ces
trois jours, rafraîchi et nourri par les Anges, il parut aussi sain que
s'il n'avait pas souffert.
Quant
à Prime, on chercha à lui faire croire que son frère avait enfin
sacrifié aux idoles : mais il se moqua du juge menteur et lui dit que
Félicien était, en prison, heureux comme en Paradis.
Cette
réponse lui valut des coups de bâtons et le supplice des torches
ardentes : "Grâces soient à Vous, ô Jésus-Christ, puisque, dans mes
tourments, je ne ressens aucune douleur."
Livrés ensuite aux lions et aux ours, les deux frères les virent venir se coucher à leurs pieds.
Enfin le tyran leur fit trancher la tête, le 9 juin de l'an 280.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
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