Saints Zacharie et Élisabeth (1er s.)
parents de saint Jean-Baptiste
Zacharie (de Zakhor, « souviens-toi » en hébreu, Ζαχαρίας en grec) est le père de Jean le Baptiste dans les traditions chrétiennes et musulmanes.
C'est notamment un personnage de l'évangile selon Luc, de la Nativité de Marie appelée protévangile de Jacques et du Coran.
Il est le père de Jean le Baptiste et l'époux d'Élisabeth, parente ou cousine de la Vierge Marie.
Le Coran le mentionne comme prophète de l'islam et prêtre sous le nom de Zakarīyā.
Dans la tradition musulmane, sa femme et mère deYahyâ (Jean Baptiste), est appelée Ashâ.
Elle est aussi parente de Maryam (la vierge Marie), mère d'Îsâ (Jésus).
Zacharie dans la tradition chrétienne
Dans l'évangile selon Luc
Dans le Nouveau Testament, Zacharie est le père de Jean le Baptiste et l'époux d'Élisabeth.
Il faisait partie de la classe sacerdotale. Son épouse était stérile et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge.
Pendant qu'il s'acquittait de ses fonctions au temple de Jérusalem un ange lui apparut :
« Alors
un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de
l'autel des parfums. Zacharie fut troublé en le voyant, et la frayeur
s'empara de lui. Mais l'ange lui dit : Ne crains point, Zacharie, car ta
prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui
donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et
d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera
grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et
il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère ; il ramènera
plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant
Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les cœurs des
pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de
préparer au Seigneur un peuple bien disposé.(…) Le huitième jour, ils
vinrent pour circoncire l'enfant, et ils l'appelaient Zacharie, du nom
de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : Non, il sera appelé
Jean. (...) Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit : Jean est son
nom. Et tous furent dans l'étonnement. Au même instant, sa bouche
s'ouvrit, sa langue se délia, et il parlait, bénissant Dieu. »
— Luc 1.13-64
Son chant de louange ou Cantique de Zacharie est souvent appelé le Benedictus,
premier mot du cantique en latin. Dans l'Église catholique, il est
récité ou chanté chaque matin par les prêtres et les religieux dans
l'office des Laudes.
Dans le protévangile de Jacques
Le
meurtre de Zacharie est motivée d'au moins trois manières différentes à
une époque relativement ancienne, dans le Protévangile de Jacques,
par Origène et par des gnostiques non identifiés, comme cela est rapporté
par l'hérésiologue chrétien Épiphane de Salamine.
Dans la Nativité de Marie (appelé protévangile de Jacques) (23.1-3), un apocryphe du IIe siècle,
Zacharie est assassiné sur ordre d'Hérode le Grand car il refusait de
dire où son fils, Jean (le futur baptiste) était caché.
Hérode
ayant appris de la bouche de Mages venus d'Orient, qu'il était de sang
royal et que son cousin Jésus, verrait le jour pour régner sur Israël,
il avait décidé de le faire trouver et de le tuer.
Zacharie est tué dans le Temple de Jérusalem.
Il est précisé que « les fils d'Israël » et « les prêtres » ignoraient
tout de ce meurtre. Constatant son absence, l'un des prêtres
« s'enhardit et entra dans le sanctuaire ; près de l'autel du Seigneur,
il aperçut du sang figé.
Et une voix retentit : « Zacharie a été assassiné. Son sang ne s'effacera pas avant que vienne le vengeur. »
Ces paroles le remplirent d'effroi. Il sortit et annonça aux prêtres ce qu'il avait vu et entendu ».
Chez les pères de l'Église
Pour
l'assassinat de Zacharie, Origène mentionne un autre motif que celui du
refus de dire, aux envoyés d'Hérode Antipas où son fils Jean était
caché.
L'auteur chrétien raconte que Zacharie fut tué « entre le sanctuaire et l'autel » (Mt.
23, 35 concernant Zacharie fils de Barachie, ou référence au même
Zacharie) pour avoir pris la défense de Marie introduite dans un lieu du
temple réservé aux vierges.
Un
autre passage de son commentaire sur l'Évangile selon saint Matthieu
attribue un récit de la mort de Zacharie « par le glaive' » à une source
littéraire.
Cette source littéraire pourrait correspondre à la troisième partie du Protévangile de Jacques.
Dans certains écrits gnostiques
Épiphane cite
un ouvrage gnostique qui raconte la mort du père de Jean pour une autre
raison : Zacharie avait vu en vision dans le temple un homme à tête
d’âne et fut pour cette raison lâchement assassiné par des bandits.
Probablement,
une allusion détournée à la représentation de Jésus par les païens des
premiers siècles, comme un homme crucifié avec une tête d'âne.
Cette
représentation semble directement issue des calomnies que les païens
faisaient circuler sur les juifs dans le monde romain.
Dès
le premier siècle, il est attesté par des auteurs païens anti-judaïques
que les juifs étaient accusés d'adorer une tête d'âne à l'intérieur de
leur Temple.
Les plus anciens graffitis datent du IIe siècle, époque où le judaïsme et le christianisme ne sont pas encore clairement séparés.
La
connaissance indirecte que nous avons de cette mention et le fait
qu'Épiphane de Salamine, qui nous la rapporte, la prend au premier
degré, rend quasiment impossible de comprendre ce que les
auteurs gnostiques voulaient exprimer.
Invention de reliques
Des
reliques du père du Baptiste sont « identifiées » dans la vallée du
Cédron, plus précisément dans le Monument d'Absalom, sans doute dans le
courant du Ve siècle de notre
ère, avant d'être transférées dans la Tombe traditionnelle « de Zacharie
» à la fin de ce siècle, en même temps que des reliques de Jacques et
de Siméon, le successeur de Jacques selon la liste des évêques de
Jérusalem à l'époque ancienne.
Les reliques sont déposées dans la crypte creusée à la fin du Ve siècle et toujours bien visible sous la Tombe de Zacharie.
Élisabeth est, dans le Nouveau Testament, la mère du prophète Jean le Baptiste et l'épouse de Zacharie.
Elle est la cousine de la Vierge Marie.
Passages bibliques
Sainte
Élisabeth est citée dans la Bible dans l'Évangile selon Luc au chapitre
1 : elle est une femme âgée, cousine de Marie, épouse du prêtre
Zacharie et sans enfants (ce qui est un opprobre à l'époque).
L'archange Gabriel annonce à son mari la naissance d'un fils, le futur prophète Jean le Baptiste.
Élisabeth figure également dans l'épisode dit de la Visitation où est proclamé le Magnificat et une partie de l’Ave Maria, prières auxquelles le catholicisme accorde une grande importance.
L'Évangile
prend bien soin de préciser que non seulement Zacharie est prêtre, mais
qu'Élisabeth aussi est une descendante d'Aaron (Luc, 1, 5).
Or elle est la cousine de la Vierge Marie.
Une
telle précision pourrait laisser supposer (sans apporter aucune
certitude) que Marie, que des traditions rapportent comme descendante du
roi David (ce qui ne serait pas surprenant, puisque l'Évangile précise
que Joseph son époux était de la Maison de David : Luc 1, 27 ; cf. v. 32
au sujet de Jésus : « le trône de David son père »), descendrait aussi
du Grand-prêtre Aaron.
On
notera aussi que, Zacharie étant devenu muet depuis l'annonce par
l'Ange, c'est Élisabeth qui prend la parole pour dire : « Non, il
s'appellera Jean », ce qui fut confirmé par écrit par son mari muet, qui
recouvre aussitôt la parole (Luc, 1, 60-64).
Ils sont fêtés le 23 septembre en Occident et le 5 novembre en Orient.
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