Sœurs de la Charité de Montréal
L'Ordre des Sœurs de la Charité de Montréal, initialement les Sœurs de la Charité de l'Hôpital Générale de Montréal, est une congrégation religieuse catholique romaine fondée par Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais d'Youville en 1737.
Les Sœurs de la Charité de Montréal sont aussi connues sous le nom des Sœurs Grises.
Les débuts de l'ordre
À
la mort de son mari, Marguerite d'Youville commence à prendre soin des
malades de l'Hôpital général de Montréal, alors sous la direction des
Frères Hospitaliers, puis elle accueille chez elle les pauvres, afin de
les soigner.
La
première maison de la fondation n'est alors que très modeste, et vient
décharger les chambres de l'Hôpital Général de Montréal, alors que les
premières femmes venant se joindre à Marguerite ont toutes une origine
semblable à la fondatrice : elles sont fortunées, veuves ou vieilles
filles.
Mais, par-dessus tout, elles éprouvent toutes un même sentiment de charité.
À la suite de la débâcle de l'Ordre des Frères Hospitaliers, les Sulpiciens vont demander à Marguerite d'Youville et ses consœurs de prendre en charge l'Hôpital Général de Montréal.
Par
la même occasion, les Sœurs de la Charité deviennent administratrices
de nombreuses terres à Montréal, et Marguerite d'Youville fait à la même
époque l'acquisition de la seigneurie de Châteauguay, où elle
construira un moulin, afin d'accroître les revenus de la terre.
On
donne en dérision le nom de «sœurs grises» à ce petit groupe. «Les
sœurs sont grises» (c'est-à-dire ivres) crie-t-on avec mépris à
Marguerite et à ses compagnes.
On les associe au trafic d'eau-de-vie de François d'Youville (époux décédé de Marguerite d'Youville).
Plus tard, quand les sœurs seront bien respectées, Marguerite
d'Youville choisira ce nom en signe d'humilité et en rappel de cette
accusation injuste.
C'est l'abolition du régime seigneurial, en 1854, qui viendra forcer l'Institut à rechercher ailleurs son financement.
La question monétaire
Pour
pouvoir prendre en charge leurs nouvelles responsabilités, les Sœurs de
la Charité de Montréal, administratrice de l'Hôpital Général, doivent
alors résoudre un problème de taille, celui du financement de l'Ordre.
Or,
la congrégation était, à son départ, une compagnie de filles purement
séculières, unies entre elles par les liens de la plus pure charité.
Dans
leurs débuts, les Sœurs vont réussir à résoudre cette importante
question, d'une part grâce à leurs biens personnels, d'autre part par la
prise en charge des possessions des Frères Charron.
De
plus, l'aide financière apportée par le Séminaire de Saint Sulpice
ainsi que par le Gouvernement colonial n'est pas à être mis de côté.
Par
la suite, les Sœurs de la Charité vont acquérir un certain nombre de
terres situées sur l'île de Montréal, puis par la suite d'autres situées
à Châteauguay, où elles feront d'ailleurs construire un moulin.
Par
contre, certains problèmes sont rencontrés lorsqu'il s'agit d'archiver
la situation financière des Sœurs Grises, notamment le manque de
rigorisme dans leur archivage financier.
Ainsi, il est difficile de retracer les revenus annuels provenant des
différentes terres, ainsi que la part de la dot amenée par les novices.
À
la chute du régime seigneurial au Canada, les Sœurs vont alors
consacrer une certaine partie des chambres de l'Hôpital général à
l'accueil de femmes pensionnaires pour combler leurs besoins monétaires.
L'apport
direct de divers mécènes et du gouvernement est alors, lui aussi, très
important. De plus, les Sœurs elles-mêmes refusent de s'opposer au
changement de régime terrien .
Finalement, il faut aussi mentionner l'apport considérable des travaux manuels dans les revenus de l'Institut.
Ces
ouvrages sont très diversifiés ; travaux d'aiguille, blanchissage,
fabrication d'hosties, de cierges, de bougies, de lampes, mais aussi la
confection de différents statuaires, notamment celle d'Enfants-Jésus de
cire.
Les congrégations sœurs
Plusieurs congrégations sœurs se séparent des Sœurs Grises de Montréal :
- Les Sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe (1840)
- Les Sœurs de la Charité d'Ottawa (1845), autrefois les Sœurs Grises de la Croix
- Les Sœurs de la Charité de Québec (1849)
- Les Sœurs de la Charité de l'Hôtel-Dieu de Nicolet (1886), séparées des Sœurs de Saint-Hyacinthe, puis rattachées aux Sœurs de Montréal (1941)
- Grey Nuns of the Sacred Heart (1921), séparées des Sœurs d'Ottawa
- Grey Sisters of the Immaculate Conception (1926), séparées des Soeurs d'Ottawa
Les premières Mères Supérieures
- Marie Marguerite de Lajemmerais, Veuve d'Youville (1737 - 1771)
- Marguerite-Thérèse Lemoine-Despins (1771 - 1792)
- Thérèse-Geneviève Coutlée (1792 - 1821)
- Marguerite Saint-Germain Lemaire (1821 - 1833)
- Marguerite-Dorothée Trottier de Beaubien (1833 - 1843)
- Elizabeth Forbes McMullen (1843 - 1848)
- Rose Coutlée (1848 - 1853)
- Julie Hainault Deschamps (1853 - 1863)
Autres dates importantes
- 1737 : Fondation de la Congrégation par Marguerite de Lajemmerais d'Youville
- 1738 : Aménagement du premier refuge pour les pauvres par les Filles de la Charité
- 1747 : Prise en charge de l'Hôpital Général de Montréal
- 3 juin 1753 : Louis XV confirme officiellement M. D'Youville dans son rôle d'administratrice de l'hôpital.
- 15 juin 1755 : Mgr Pontbriand approuve la communauté
- 1765 : Le premier hôpital est la proie des flammes ; on met 4 mois à le reconstruire.
- 1846 : Début de l'assistance des malades à domicile
- 1847 : Épidémie de typhus à Montréal
- 1849 : Épidémie de choléra à Montréal
- 1858 : Ouverture du noviciat
- 3 mai 1959 : Béatification de Marguerite d'Youville par le Pape Jean XXIII
- 9 décembre 1990 : Canonisation de Marguerite d'Youville par le Pape Jean-Paul II
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C5%93urs_de_la_Charit%C3%A9_de_Montr%C3%A9al
Le site internet : http://www.sgm.qc.ca/sgm/francais/frameset.htm
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