Visitandines

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Visitandines



L’ordre de la Visitation est l’ordre religieux des visitandines.

Celui-ci fut fondé en 1610 par saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal à Annecy.

 

Histoire 

  • En 1604, Jeanne de Chantal rencontre à Dijon, François de Sales, alors qu'elle est une jeune veuve de 28 ans en charge de 4 enfants. Entre eux, va s'établir une grande amitié spirituelle, qui va la pousser à venir s'installer près de lui à Annecy et à fonder l'ordre de la Visitation Saint-Marie.
  • Jeanne-Françoise Frémyot, veuve du baron de Chantal, sous la direction spirituelle de l'évêque de Genève, François de Sales, accepte de diriger un groupe que celui-ci voulait apostolique: comme lors de l'épisode évangélique de la Visitation, où la Vierge Marie, enceinte du Christ s'en va aider sa cousine Élisabeth âgée et enceinte de Jean-Baptiste, les religieuses auraient comme tâche principale de visiter malades et pauvres et les réconforter (d'où leur nom de Visitandines).
  • 6 juin 1610 : Le premier groupe est formé : Jeanne de Chantal, Jaqueline Favre, Jeanne-Charlotte de Bréchard et Anne-Jacqueline Coste s'installent à Annecy, dans les États du duc de Savoie, dans une petite maison des faubourgs, la « maison de la Galerie », qui se trouvait le long du chemin conduisant chez les frères capucins, et mise à leur disposition par le duc de Savoie.   Les hasards des contretemps voulurent que la fondation prévue pour la Pentecôte ne se réalise que pour le Dimanche de la Trinité qui tomba cette année le jour de la Saint-Claude… Dès octobre, la communion quotidienne est instaurée dans la petite communauté.
  • 6 juin 1611 : Après une année de noviciat sous la conduite de François de Sales, les quatre femmes de cette petite communauté font profession de foi.
  • 30 octobre 1611 : La Communauté quitte la « maison de la Galerie » devenue trop petite pour accueillir plus de 14 personnes (sœurs, pauvres et malades). Jeanne de Chantal décide d'acquérir la maison Nycollin, proche et située entre le couvent et le Thiou. Cependant très vite l'affluence des vocations conduit Jeanne de Chantal à chercher à ouvrir un deuxième couvent; elle tente en vain de racheter la « maison de la Galerie ». Cependant, les sœurs réussiront à la racheter en 1657.
  • À compter du 1er janvier 1612, les sœurs visitent les malades de la ville. Cette présence de religieuses dans les rues et taudis de la ville (« dans le monde ») est mal vue par les autorités ecclésiastiques en pleine contre-Réforme. Cette orientation apostolique sera abandonnée en 1615 et la clôture progressivement imposée.
  • 18 septembre 1613 : Marguerite de Savoie, duchesse de Mantoue, fille du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie et de Catherine-Michelle d'Espagne pose la première pierre du monastère à Annecy qui sera terminé en 1614.
  • François de Sales ne parvient pas à surmonter les objections de Denis-Simon de Marquemont, cardinal archevêque de Lyon et accepte bien malgré lui la stricte clôture papale pour ses religieuses, sa vision ayant été : « Une simple congrégation de femmes sans voeux perpétuels, non cloîtrées, actives, ouvertes à toutes les personnes, infirmes, voire malades; afin de s’occuper à l’extérieur des pauvres, des malades et des indigents. La rigueur de cet institut impliquerait une vie spirituelle développée, avec pour corollaires l’obéissance, la complaisance mutuelle, la douceur, le respect des règles fondées sur l’humilité, la chasteté, la pauvreté. »
  • De 1615 à 1616, il rédige donc les Constitutions de l’Ordre et fait de la Visitation un Ordre cloîtré. Ces constitutions seront approuvées par bulle papale d’Urbain VII le 27 juin 1625.
  • 1615 : Fondation du Second monastère de l’Ordre à Lyon. Dès lors, Jeanne de Chantal est appelée supérieure et fondatrice partout en France, elle est élue supérieure douze fois dans neuf communautés. Elle visite et entretient des relations épistolaires avec le plus grand nombre de monastères.
  • 9 octobre 1618 : Première édition des règles et Constitutions. Le 16 octobre, Paul V accorde le statut d’Ordre religieux sous la règle de saint Augustin à la visitation.
  • 1621 : Fondation de deux nouveaux monastères de l'Ordre, à Moulins, puis à Grenoble.
  • 28 décembre 1622 : Mort de François de Sales à Lyon, l'Ordre regroupe alors 13 monastères.
  • 1624 : Les premières Mères commencent la rédaction du Coutumier qui sera imprimé à la fin de l’année.
  • De 1626 à 1627, elle met en forme et rédige ses réponses qui seront imprimées en 1628 avec ordre formel qu’elles ne sortent jamais des monastères.
  • 16 juillet 1635 : La question d’une supérieure générale est soumise aux évêques de France. Réunis au Parloir du Premier de Paris, ils se rangent derrière la volonté de saint François de Sales pour l’autonomie des monastères.
  • En 1636, à Annecy, un deuxième monastère, Saint-Joseph, est créé place aux Bois. D'autre biens sont achetés dans les alentours de la maison Nycollin, avec comme ambition de constituer un véritable grand monastère.
  • 13 décembre 1640 : À la mort de Jeanne de Chantal, l'Ordre compte déjà 87 monastères.
  • En 1657, les sœurs réussissent à racheter la « maison de la Galerie » qui deviendra un lieu de retraite avant d'accueillir un pensionnat de jeunes filles jusqu'à la Révolution française.
  • En août 1792, l’ordre de la Visitation, comme tous les ordres religieux, est interdit en France. Les 129 communautés françaises sont dispersées en 1793. Les sœurs tentent alors de s'enfuir vers l'Italie en emportant avec elles les reliques de François de Sales et de Jeanne de Chantal mais sont rattrapées à une quinzaine de kilomètres à Duingt. Elles sont autorisées à continuer leur voyage, mais les reliques sont confisquées et rapportées à Annecy.
  • En 1805, l’Ordre est rétabli en France par Napoléon Ier sur la demande de sa mère Madame Laetitia. 51 monastères sont rétablis et 14 nouvelles fondations sont enregistrées avant 1850.
  • Le 22 juin 1822, quatre sœurs sont de retour à Annecy et s'installent dans la « maison Recordon », rue Saint-Claire, dans l'ancien hôtel Bagnoréa, en attendant la construction du nouveau monastère, sur un terrain situé entre les actuelles rues Royale, de la Poste, Vaugelas et de la Gare. Après 4 années de travaux les sœurs peuvent s'installer dans leur nouveau monastère. Mais construit à la hâte et à l'économie, il devra subir de nombreux travaux qui dureront jusqu'en août 1878.
  • Au début du XXe siècle, expropriées, les Visitandines vont établir un nouveau monastère en 1911, au pied du Salève, juste à côté de la future basilique de la Visitation dont les travaux ont commencé en 1909.
L'Ordre, qui a connu 356 fondations, compte aujourd'hui 155 monastères actifs. On peut estimer à 80 000 le nombre des visitandines au cours des siècles dont 3 000 actuellement vivant en prière. À Annecy, la communauté regroupe une quinzaine de sœurs cloîtrées qui vivent de la fabrication d'hosties, de la réalisation de broderies et de recettes.

 

Spiritualité - Spécificités 

L'ordre voulu par François de Sales, apôtre du Sacré-Cœur et de la douceur, accueille toutes les femmes quelle que soit leur condition. 

Contrairement aux autres ordres en expansion au début du XVIIe siècle, les femmes âgées, les veuves, les malades et les handicapées peuvent être acceptées. La règle n'impose aucune contrainte aux femmes de plus faible complexion.

Autre spécificité voulue par saint François de Sales qui, comprenant l'influence que les évêques pouvaient avoir sur les communautés religieuses, souhaite que chaque monastère soit autonome et libre de ses décisions face à l'évêque du lieu qui assiste par contre aux grandes décisions de la communauté dont l'élection de la supérieure pour 3 ans.

Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), visitandine à Paray-le-Monial, fut la propagatrice avec saint Claude de la Colombière du culte au Sacré-Cœur de Jésus.

 

Héraldique 

Les visitandines portent un écu « d'or, au cœur de gueules, percé de deux flèches d'or empennées d'argent, passées en sautoir au travers du cœur, chargé d'un nom de Jésus et de Marie d'or (IHS et MA superposés), enfermé d'une couronne d'épines de sinople, les épines ensanglantées de gueules, une croix de sable fichée dans l'oreille du cœur. »










 

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