Saint Paulin de Nole († 431)
Évêque
Paulin de Nole ou Saint Paulin (Meropius Pontius Paulinus), né à Bordeaux vers 353, mort à Rome en 431, est un poète et un ecclésiastique latin contemporain de saint Augustin et de Martin de Tours, qui l'encouragea dans sa vocation religieuse. Il a été évêque de Nole de 409 à sa mort.
Vie
Paulin de Nole d'après un vitrail de la cathédrale de Linz (Autriche)
Né sous le nom de Pontius Meropius Anicius, il faisait partie d'une des plus riches familles de Bordeaux.
Il eut pour précepteur le poète Ausone. Il fut consul suffect en 379.
Comme saint Ambroise de Milan, il passa de la carrière politique à la vocation ecclésiastique.
Sous l'influence de ce dernier, de saint Martin de Tours et d'autres
comme saint Amand de Bordeaux, il quitta le « monde » et se dirigea vers
le monachisme.
En
accord avec son épouse et malgré l'opposition de toute l’aristocratie
bordelaise, en particulier de son maître Ausone, il se sépara de ses
biens et se retira près de la tombe de saint Felix à Nole, en Campanie,
en 394.
Il y avait déjà fondé un hôpital lorsqu'il était gouverneur de cette province.
Il y fit désormais construire un complexe religieux dédié au culte du saint local. Vers 409, il devint évêque de Nole.
Selon
un écrit du prêtre Uranius, il reçut la veille de sa mort la vision de
saint Janvier, évêque de Bénévent(Campanie) de 302 à 305, et de saint
Martin de Tours, évêque de Tours, venus le conduire au ciel.
Paulin a su adapter la tradition poétique païenne reçue de son maître Ausone à des horizons chrétiens.
Dans ce processus d'adaptation, il s'est inspiré de son contemporain le poète Prudence, qu'il a probablement rencontré.
Œuvres
châsse de Paulin dans la cathédrale de Nola.
Avec Prudence, saint Paulin de Nole est l'un des plus grands poètes latins chrétiens.
On a conservé de lui 35 poèmes, très élégants, la plupart en hexamètres dactyliques.
Parmi ceux-ci, il y a des « Laudes »
annuelles en l'honneur du saint patron de Nole, Félix et trois
paraphrases de Psaumes (genre littéraire qui aura une grande postérité).
De Paulin est aussi conservé un ensemble de 49 lettres de forme très ornée, témoignant de sa piété et de sa sensibilité personnelle, ainsi que du goût littéraire de l'époque.
Dévotion
La dévotion à saint Paulin est très répandue dans la France du Grand Siècle.
De
nombreuses confréries se créent autour des années 1665-1670 ; pour
accélérer le recrutement, on fait entrevoir aux fidèles la possibilité
d’obtenir des reliques du saint.
Elles se font longtemps attendre et arrivent en France en 1685.
L’arrivée
en France des reliques du saint des coliques et des fruits et légumes a
éveillé un certain écho dans le milieu de l’humanisme dévot et dans
celui des amateurs de jardins (...)
De la ville de Nole en Campanie, dont il fut évêque, il conserve comme attribut la cloche : la région était réputée dès l'Antiquité par la qualité de l'airain de ses cloches. La légende populaire en fera alors le fondateur des cloches d'église occidentales modernes.
De la ville de Nole en Campanie, dont il fut évêque, il conserve comme attribut la cloche : la région était réputée dès l'Antiquité par la qualité de l'airain de ses cloches. La légende populaire en fera alors le fondateur des cloches d'église occidentales modernes.
Paulin de Nole vu par saint Augustin et Montaigne
- Saint Augustin, Cité de Dieu (I, 10) :
L’évêque
de Nole, ce riche qui a échangé ses richesses contre la pauvreté
volontaire […] adressait en son cœur cette prière à Dieu : ‘Seigneur, ne
me laisse pas livrer aux tortures pour de l’or, pour de l’argent ; car
où est tout mon bien, tu le sais.
- Montaigne, Essais, I, 39 (De la solitude):
Quand
la ville de Nole fut ruinée par les Barbares, Paulinus qui en estoit
Evesque, y ayant tout perdu, et leur prisonnier, prioit ainsi Dieu ;
Seigneur garde moy de sentir cette perte : car tu sçais qu'ils n'ont
encore rien touché de ce qui est à moy. Les richesses qui le faisoient
riche, et les biens qui le faisoient bon, estoyent encore en leur entier.
« Ce
n'est pas une merveille si, séparés l'un de l'autre, nous sommes
cependant si présents l'un de l'autre, et si, ne nous étant jamais vus,
néanmoins nous nous connaissons. Car enfin, nous sommes tous les deux
membres d'un même corps, nous avons la même tête, la même grâce coule
sur nous, un même pain fait notre nourriture ; nous marchons dans le
même chemin, nous demeurons au même séjour. » Si c'est vrai de la terre à
la terre, combien plus du ciel à la terre ?
Citation
- Des cœurs en chœur !
Paulin de Nole écrivait à saint Augustin ces mots :
Saint patron des jardiniers.
Attributs : Bâton pastoral et cloche.
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