Saint Séraphin de Nicola de Montegranaro
Né dans les Marches (Italie), vers 1540, Félix fut berger et aide-maçon, son désir était de vivre seul au fond des bois et de prier.
Une
dame le recommanda aux Capucins de Tolentino qui hésitèrent beaucoup à
accepter ce jeune homme illettré, maladroit et de mauvaise santé ; ils
s'y résignèrent cependant en 1556 et lui donnèrent le nom de Séraphin.
Ses confrères ne lui épargnèrent ni les moqueries ni les persécutions, mais il restait humble, simple et serviable envers tous.
Sa
vie mystique, sa dévotion eucharistique, et surtout les prodiges qu'il
réalisait provoquèrent le respect et l'admiration pour cet illettré qui
commentait l'Evangile avec une clarté peu commune. Il passa les
dernières années de sa vie au couvent d'Ascoli où il est mort le 12
octobre 1604. — Clément XIII l'a canonisé en 1726.
Le
3 juin 2004, lors de la célébration du IV centenaire de la mort du
saint capucin, le Pape Jean-Paul II, s’adressant à Mgr Silvano
Montevecchi, Evêque d'Ascoli Piceno, lui écrivait :
« Saint
Séraphin de Montegranaro appartient de plein droit à l'assemblée des
saints qui ont enrichi l'Ordre capucin dès ses débuts. Il avait assimilé
si profondément l'exhortation évangélique de "prier toujours, sans se
lasser" (cf. Lc 18, 1; 21, 36), que son esprit restait
généralement plongé dans les choses de l'esprit, si bien qu'il s'isolait
souvent du monde qui l'entourait. Il s'arrêtait en contemplation devant
la présence divine dans la création et en tirait son inspiration pour
une union constante avec Dieu.
Sa
prière se prolongeait pendant des heures dans le silence de la nuit, à
la lumière tremblante de la lampe qui brûlait devant le Tabernacle, dans
l'église conventuelle. Avec quelle dévotion l'humble frère participait à
la célébration eucharistique ! Et que de temps passait-il en adoration
pleine d'extase devant le Très Saint Sacrement, laissant sa prière
s'élever comme un encens agréable au Seigneur !
Animé
par un intense amour pour la Passion du Christ, il s'arrêtait pour
méditer sur les souffrances du Seigneur et de la Très Sainte Vierge. Il
aimait répéter le Stabat Mater et, en le récitant, il
s'effondrait en larmes, suscitant une profonde émotion chez ceux qui
l'écoutaient. Il portait toujours avec lui un Crucifix de laiton, qui
est conservé aujourd'hui encore comme une précieuse relique; il avait
l'habitude de bénir les malades avec celui-ci, en implorant pour eux la
guérison physique et spirituelle.
3. Le
style de vie humble et essentiel qu'il menait dans une petite cellule
austère et étroite, ses vêtements pauvres et rapiécés, constituent un
témoignage éloquent de l'amour qu'il nourrissait pour la "Mère de la
pauvreté". La profonde conscience de sa petitesse, qui lui était devenue
naturelle au fil des ans, laissait transparaître la véritable grandeur
de son âme. Il avait bien compris la page évangélique qui proclame :
"Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et
celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous" (Mc 10, 43-44).
A
des pénitences incessantes, librement choisies, parmi lesquelles
figurait également l'usage du cilice et de la discipline, il unissait la
pratique quotidienne des sacrifices et des renoncements, alors qu'il
parcourait en mendiant les sentiers poussiéreux sous le soleil,
partageant les difficultés d'un grand nombre de ses contemporains. Il
aimait côtoyer les classes sociales les plus pauvres et abandonnées de
la population, afin d'en percevoir les exigences, parfois cachées, et
d'en adoucir les peines physiques et spirituelles. Il faisait preuve de
la même disponibilité à l'égard de ceux qui frappaient à la porte du
couvent. Il fut un grand pacificateur des familles, alternant avec
sagesse, selon les circonstances, des rappels à l'ordre énergiques, des
gestes de solidarité pleine d'amour et des paroles encourageantes de
réconfort ».
Et le Pape terminait son message par ce souhait :
« Que
l'intercession et la protection de saint Séraphin soient pour chacun un
réconfort et une incitation à suivre le Christ avec générosité, de
façon que grandissent chez tous l'ardeur pour atteindre la perfection
évangélique et le courage de témoigner des valeurs de l'esprit, qui ont
caractérisé toute l'existence de votre saint compatriote ».
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