Saint Wandrille († 668)
Abbé à Fontenelle
Saint Wandrille de Fontenelle, surnommé aussi Wandon (en latin Wandregisilius, du germanique Wandergisel c'est-à-dire « compagnon de route »), est un moine né vers l'an 600 près de Verdun et mort le 22 juillet 668 à Saint-Wandrille-Rançondans l'abbaye qu'il avait fondée.
Biographie
Saint Wandrille est issu d'une famille noble d'Austrasie, il est petit-fils de Waldrade, sœur de Pépin l'ancien.
Il travaille dans la haute administration sous le roi Dagobert Ier et se marie suite à la volonté de ses parents vers l'an 630, mais sa femme et lui décident de se consacrer à une vie monacale.
Il
vécut au début de sa vie monastique au monastère de Montfaucon (le
monastère de Montfaucon eut une existence éphémère et disparut dès le
début du IX siècle).
Il distribua ses biens aux pauvres et après quelque temps fit un songe,
suite auquel il décida d'aller à Bobbio vers 635 (le monastère de
Bobbio se situe en Italie du Nord, dans la région de Pavie et fut fondé
par Saint Colomban en 614). L'abbaye fut supprimée en 1803).
Sa
vie cénobitique était reconnue pour son abnégation et il lui arrivait
de réciter son psautier en plein hiver dans une rivière pour « lutter
contre la tentation ».
Vers 635 il
décida de fuir Bobbio où sa renommée commençait à être grande, il
voulut se diriger vers l'Irlande, mais s'arrêta en chemin et s'installa
dans le Jura à Romainmôtier, où il vécut en obéissance à un abbé pendant
près de 10 ans.
Ses
amis du palais, Ouen et Eloi (eux aussi bientôt canonisés) ne purent
quitter la cour qu'après la mort du roi Dagobert en 639.
En 641, Ouen fût nommé évêque de Rouen.
Wandrille se retira auprès de cet ami.
Il devint alors diacre, puis prêtre, sacré par Audomar (plus connu sous le nom de saint Omer), évêque de Thérouanne.
Wandrille
évangélisa alors les campagnes Rouennaises qui étaient encore païennes à
l'époque, mais, désirant continuer à mener une vie monastique.
Il
s'installa alors à Fontenelle, dans la forêt deJumièges, (lieu qui
portera plus tard son nom Saint-Wandrille-Rançon) où il fonda un
monastère le 1er mars 649, abbaye qui deviendra l'Abbaye de Saint-Wandrille.
Son
ordre monastique était fondé sur « l'union, la charité et l'humilité »,
saint Wandrille demanda sur son lit de mort « faites en sorte de
n'avoir jamais de dissension entre vous ».
La règle de saint Wandrille, disparue, fut remplacée par la règle bénédictine.
Les reliques de saint Wandrille
Au
cours des ravages perpétrés par les Normands, les reliques de saint
Wandrille furent plusieurs fois transférées de Fontenelle au prieuré
de Rivecourt.
La première de ces translations est assignée à l’année 862 et la dernière à l’an 944.
Les
moines porteurs des reliques de saint Ansbert et saint Wandrille
auraient trouvé l’hospitalité au monastère de femmes
de Blangy-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) vers 875 et y seraient demeurés
20 ans.
De là, les moines emmenèrent les reliques à Boulogne-sur-Mer où elles ne bougèrent plus pendant un demi siècle.
C’est là que le comte de Flandre, Arnoul Ier le Grand,
d'une grande dévotion envers les reliques, vint en 944 chercher les
corps de ces saints personnages, Wandrille et Ansbert, lorsqu’à
l’instigation de Gérard de Brogne, il se résolut à en gratifier l'abbaye
Saint-Pierre-au-Mont-Blandin à Gand.
Né dans la région de Verdun, à la fin du Vle siècle, au sein d'une famille apparentée au maire du palais, Pépin d'Héristal, père de Charles Martel, Saint Wandrille entra jeune à la cour du roi Dagobert 1er, qui lui accorda le titre de comte et lui confia l'administration des domaines royaux.
Il remplissait son office avec loyauté, mais sa préférence le portait à mener une vie consacrée à Dieu.
Il s'était d'ailleurs lié d'amitié spirituelle avec d'autres
dignitaires, comme Didier le trésorier et Dadon le chancelier, qui
menaient une vie de mortification à la cour.
Marié
par obéissance à ses parents, Wandrille se mit d'accord avec son épouse
pour garder la virginité et se retirer l'un et l'autre dans un
Monastère.
Il se retira donc dans une de ses propriétés de Lorraine, appelée Montfaucon, auprès du Saint ermite Baldric.
Informé
de sa défection, le roi Dagobert convoqua Wandrille, qui apparut au
palais dans son vêtement d'ascète, mais rayonnant d'un éclat céleste, et
obtint du roi son autorisation de quitter le monde.
Il se rendit alors dans le Jura, pour y restaurer l'ermitage fondé par Saint Ursanne.
Suivant
la tradition des Moines irlandais et de Saint Colomban (cf 21 nov.), il
menait une vie extrêmement mortifiée, passait presque toutes ses nuits
sans sommeil, pieds nus, en récitant des Psaumes ; et quand les
tentations l'oppressaient, il allait se jeter dans un étang glacé.
Désireux
d'assimiler plus complètement l'héritage de Saint Colomban, il se
rendit au monastère de Bobbio, fondé par ce dernier en Italie, et s'y
perfectionna dans l'expérience de la vie communautaire.
De
retour en Gaule, il s'arrêta au monastère de Romainmoutier (cf. 28
fév.), qui avait été restauré par des disciples de Saint Colomban, et y
vécut une dizaine d'années.
Averti
par un Ange de la mission qu'il devait entreprendre pour le salut de
beaucoup d'âmes, il quitta le Jura pour la Neustrie.
À Rouen, il retrouva son ami Dadon, devenu Evêque sous le nom de Ouen (cf. 24 août), et fut ordonné par lui Diacre.
Après
avoir reçu la Prêtrise des mains de Saint Omer, Evêque de
Thérouanne(1), il seconda Saint Ouen dans l'évangélisation de son
diocèse.
Après
quelques années (649), le coeur toujours altéré de l'entretien avec
Dieu dans la solitude, il obtint l'autorisation de son Evêque pour
s'installer dans le vallon marécageux de Fontenelle, dans la forêt de
Jumièges, acquis par son neveu Gond qui avait décidé de renoncer au
monde.
S'appliquant
avec un zèle infatigable à défricher l'endroit, Wandrille et les
disciples de plus en plus nombreux qui s'étaient rassemblés autour de
lui, y édifièrent quatre églises et des cellules.
Montrant l'exemple dans les travaux manuels, le Saint était le premier
pour la prière, et il enseignait ses moines à se tendre toujours en
avant vers la perfection, disant : « Nous ne devons pas compter les
années que nous avons passées au monastère, mais plutôt celles que nous
avons passées dans la pratique irréprochable des commandements divins.
Que la charité fraternelle soit votre lien et mettez-vous au service les
uns des autres. Votre adversaire, le diable, en vous voyant unis de la
sorte, s'enfuira bien loin, car il ne peut approcher de celui qu'il voit
uni d'esprit et de cœur avec ceux qui l'entourent. »
Wandrille
ne quittait le monastère que pour prêcher aux païens de la région, ou
pour aller fonder d'autres monastères, au nombre de cinq, organisés
comme Fontenelle en harmonisant la tradition irlandaise de Saint
Colomban et la règle de saint Benoît qui commençait à se répandre en
France.
Ayant
gouverné son monastère pendant dix-neuf ans, Saint Wandrille, qui se
lamentait de rester en exil sur la terre, tomba malade et entra dans une
extase de trois jours, pendant laquelle il vit la porte des cieux
ouverte et le trône de gloire qui lui était préparé.
Revenu
de ce ravissement, il exhorta ses disciples à la charité mutuelle,
désigna son successeur et souriant aux Anges et aux Saints qui étaient
venus l'accueillir, il s'endormit en paix, le 22 juillet 668, en
présence de Saint Ouen et de ses trois cents disciples.
1). Cf 9 sept. dans l'Appendice 2.
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