Sainte Nathalie et ses compagnons († 852)

Sainte Nathalie et ses compagnons († 852)
martyrs à Cordoue

Sainte Nathalie et ses compagnons, martyrs à Cordoue († 852)



Sainte Nathalie de Cordoue martyre en 852. 

Fête le 27 juillet.

Pendant la persécution déclenchée par le calife Abd al-Rahman II, comme de nombreux habitants de Cordoue, Aurèle et sa femme Nathalie, ainsi que leurs cousins Félix et sa femme Liliose (ou Liliane), feignaient d’être musulmans.

Or un jour, ils rencontrèrent un chrétien, nu, juché à l'envers sur un âne, tandis que les deux bourreaux qui l’escortaient le fouettaient.

Aurèle et Nathalie, dès lors, cessèrent de feindre et pratiquèrent ouvertement leur foi.

Nathalie et Liliose parurent dans les rues sans le voile sur leur visage.

Un diacre palestinien, saint Georges, fut aussi arrêté et tous cinq furent décapités le 27 juillet 852.


Sainte Nathalie et ses compagnons, martyrs à Cordoue († 852)


Le 27 juillet 852, deux couples, Nathalie et son mari Aurèle, Félix et sa femme Liliane, accusés d’avoir renié l’Islam sont exécutés sur ordre du calife Abderrahman II.

Cette histoire ne manque pas de concordance avec l'époque actuelle.

L’émirat de Cordoue (756-1031) en Andalousie est souvent décrit comme un symbole de la tolérance entre Musulmans, Chrétiens et Juifs.

Les relations étaient souvent bonnes mais à condition que les Chrétiens acceptent leurs positions de dhimmis ou protégés, qu’ils n’épousent pas de musulmanes, et surtout qu’ils ne renient pas l’Islam s’ils avaient à un moment ou l’autre changé de religion.

Les dhimmis étaient 'protégés' moyennant l'acquittement d'un lourd impôt de capitation (jizya), d'un impôt foncier (kharâj), d'une certaine incapacité juridique et du respect de certaines règles édictées dans un "pacte" conclu avec les autorités.

Ils ont une liberté de culte restreinte (interdiction de construire de nouveaux lieux de culte ou l'interdiction du prosélytisme)...

La majeure partie des Chrétiens d'Espagne n'avait déjà plus de Chrétien que le nom, ils dérangeaient fort peu les occupants musulmans.

Les plus fervents et convaincus pratiquaient essentiellement en cachette, les prêtres non-apostats ne devaient pas avoir beaucoup de paroissiens...

Des siècles d'arianisme jamais guéri et d'autres aventurismes théologiques, tout cela avait éloigné une bonne partie de la population du Christ. Mêmes causes, mêmes effets, voyez le restant de l'Occident de nos jours...

Notons que cela n'empêcha pas ensuite la fameuse Reconquista, maison par maison, forêt par forêt... mais, il est vrai, il y avait alors les rois catholiques.

Certains comme l’évêque de Cordoue, prônaient la négociation, le compromis...

D’autres comme le moine Euloge, criaient à la compromission et poussaient à des gestes ou des paroles jugées 'provocantes' qui aboutissaient au martyre.

Le résultat ce sont 48 martyrs entre 851 et 858, souvent des prêtres accusés de blasphème antimusulman. Une histoire relativement moderne donc...

Aurèle et sa femme Nathalie faisaient comme tous les chrétiens de Cordoue : ils cachaient leur foi.

Aurèle était fils d'un Arabe et d'une Espagnole de la haute société.

Ces derniers moururent quand il était encore jeune et le confièrent à une tante qui l'éleva Chrétiennement.

Devenu grand, il se crut autorisé à faire preuve d'un certain conformisme aux usages des autorités occupantes, mais il n'abandonnait pas sa religion secrète.

Mieux, il confirma dans sa Foi sa jeune épouse Sabigothe, nommée aussi Nathalie (ou Noéle), née de parents musulmans, mais qu'un beau-père Chrétien avait de très bonne heure amenée au Christianisme.

Aurèle avait un parent, Félix, qui avait cru prudent d'abandonner toute profession extérieure de la Foi, mais qui la pratiquait dans l'intimité avec sa femme Liliose, fille de Chrétiens cachés. 

Voyant un jour un chrétien se faire bafouer en public, ils décidèrent avec des amis de ne plus se cacher ni d'avoir peur. 

Arrêtés parce que les femmes ne portaient pas le voile, ils furent condamnés à être décapités.

Lorsque Cordoue eut un émirat indépendant : il y eut une véritable persécution.

Saint Euloge, archevêque de Tolède, y fut massacré en 859.

Mais avant d'être décapité, le saint conta par écrit la fin héroïque des Chrétiens qui l'avaient précédé dans le martyre.

Il a consacré des pages émouvantes, dans son "Memoriale sanctorum" (2,10), aux saints que nous fêtons aujourd'hui.

Parmi ces martyrs de Cordoue que nous fêtons tout au long de l'année, voici donc ce groupe important.

Un jour, Aurèle croisa sur sa route ce cortège tragique : un Chrétien, nommé Jean, à califourchon sur un âne, tourné vers la queue, précédé de crieurs, suivi de sbires.

Son torse sanglant était fouetté par la valetaille mauresque.

Aurèle voulut racheter ses petites compromissions en imitant ce saint.

Il se prépara au sacrifice suprême en adoptant avec Nathalie une vie toute vouée à la pénitence et à la charité.

Ils mirent de côté le strict nécessaire à l'entretien d'une fillette qu'ils laisseraient après eux.

Nathalie et Liliose parurent dans la rue sans le voile habituel aux musulmanes.

Bientôt les 2 ménages durent comparaître devant le cadi, le responsable musulman local.

Avec eux fut arrêté Georges, un moine quêteur venu de Palestine. Celui-ci fit une violente déclaration contre Mahomet, "fidèle du diable, ministre de l'anti-Christ, labyrinthe de tous les vices."

C'en était trop : il fut condamné à partager le sort des autres.

On tua d'abord Félix, puis Georges, puis Liliose, et enfin Aurèle et Nathalie. C'était le 27 juillet 852.

En 858, Usuard rapporta des reliques d'Aurèle et de Georges à Saint-Germain-des-Prés.

Il ne faut pas la confondre avec une autre sainte Nathalie, fêtée le 26 août avec son mari saint Adrian, martyrs à Nicomédie au tout début du 4ème siècle.
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