Saintes Théonille et Domnine († v. 303)

Saintes Théonille et Domnine († v. 303)
 martyres à Égée, en Cilicie



Théonille, veuve de Claude, martyrisée avec Domnine sous Dioclétien.
A lire : 

- Leclercq (R.P. Dom H.) - Le troisième siècle. Dioclétien. Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines jusqu'au XXe siècle.
Histoire de l'Eglise Par Antoine Henri Berault-Bercastel (pages 408 & 409).
"Les gouverneurs suivaient impunément leurs humeurs, ou leurs haines particulières, et faisaient valoir au besoin les anciens édits.
Lysias se signala en ce genre dans son gouvernement de Cilicie.
Son zèle impie le poussa jusqu'à interroger lui-même Claude, Astère et Néon, tous trois frères, et deux femmes nommées Domnine et Théonille, que le magistrat municipal d'Egée avait fait arrêter tous ensemble pour cause de religion.
Claude fut présenté le premier, et demeura inébranlable.
Le proconsul le fit pendre au chevalet, ordonna qu'on lui appliquât le feu sous les pieds, qu'on lui coupât des morceaux de chair aux talons, et qu'on les lui mît sous les yeux.
Il n'est point de perte affligeante, dit-il en les voyant, pour ceux qui aiment Dieu.
Ces maux apparents sont les arrhes des biens éternels.
Lysias commanda de le déchirer avec les ongles de fer, de frotter ses plaies avec des morceaux raboteux de pots cassés, de leur appliquer des torches ardentes.
Tout fut inutile, et l'on reconduisit Claude en prison.
Astère fut traité de la même manière, et marqua la même constance.
Comme Néon était fort jeune, le proconsul en espéra davantage : mais la force de la grâce n'en parut qu'avec plus d'éclat.
Toutes les tortures ne servant enfin qu'à couvrir le tyran de confusion, on conduisit les trois frères hors de la ville pour y être crucifiés ; après quoi on amena les deux chrétiennes qu'on croyait fort épouvantées par ces spectacles où on les avait tenues présentes.
Domnine confessa la première, et fut fouettée avec tant d'indignité et de rigueur, qu'elle expira sous les coups.
Théonille ne témoigna que du mépris pour les efforts et le vain espoir du persécuteur, qui ne se possédant plus de colère, dit aux bourreaux : Souffletez-la, jetez-la par terre, liez-lui les pieds ; ne vous lassez point de la tourmenter.
Suivez-vous vos propres lois, dit Théonille, et vous est-il permis de traiter de la sorte une étrangère de condition libre ?
Lysias dit : Pendez-la par les cheveux, dépouillez-la depuis les pieds jusqu'à la tête, et qu'il n'y ait aucune partie de son corps sans blessure.
N'as-tu pas honte, reprit-elle, de me mettre en cet état, et ne penses-tu pas que tu outrages dans mon sexe ta mère et ton épouse ?
Lysias dit : Qu'on lui coupe les cheveux, afin qu'ils ne lui cachent plus le visage, et qu'elle essuie toute la honte à quoi elle paraît si sensible ; qu'on lui applique des épines autour du corps en forme de ceinture ; qu'on l'étende à quatre pieux ; qu'on la frappe de courroies, non seulement sur le dos, mais sur toutes les parties du corps ; qu'on lui mette des charbons ardents sous le ventre, et qu'elle meure ainsi.
Peu après l'exécution de ces ordres barbares, le geôlier et l'un des exécuteurs vinrent dire au proconsul : Seigneur, elle a rendu l'esprit.
Plus cruel que les bourreaux, et non encore satisfait : Cousez, leur dit-il, son corps dans un sac, liez-le bien, et le jetez dans l'eau; ce qui fut exécuté sur le champ."

Fête le 23 août.











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