Théodore Tiron († 303) est un mégalomartyr appelé aussi Théodore le Conscrit ou Théodore d'Amasée.
Biographie
Théodore
est un soldat romain qui fut décapité à Euchaïta dans le Pont Euxin,
aujourd'hui village d'Avka (Avgat)/Beyözü près de Mecitözü dans la
province de Çorum, en Turquie. Il était originaire d'Amasée.
Il est fêté le 17 février en Orient et le 9 novembre en Occident.
La date du 9 novembre semble être le jour de la dédicace de l’église qui lui est consacrée à Rome au pied du mont Palatin.
Le miracle des colyves (grains de blé bouillis) est commémoré par les chrétiens orthodoxes le premier samedi du Grand Carême.
Sa tombe est dans la chapelle absidiale de droite de l'église San Salvador à Venise.
Sa tombe
Par Didier Descouens — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44386517
Saint Théodore
Par Didier Descouens — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=56998210
Théodore et le dragon
Par Hadrianus — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=85818815
Parmi les épisodes de sa vie que l'hagiographie
rapporte, il est dit qu'un redoutable dragon terrorisait la population
qui vivait à proximité de son cantonnement. Il partit à la recherche de
la bête, la trouva et la tua d'un coup de sa lance sur sa tête. Il
comprit cette victoire comme le signe que Dieu le jugeait prêt à
affronter le martyre.
Ce
Saint et glorieux Martyr du Christ était originaire d'Amasée, dans le
Pont, et servait dans l'armée romaine au temps de la grande persécution
de Maximien (vers 303).
Chrétien
depuis son enfance, il gardait sa foi secrète, non par lâcheté, mais
parce qu'il n'avait pas encore reçu de Dieu le signe pour s'offrir au
Martyre.
Comme
son corps de troupe était cantonné près de la ville d'Euchdita
(Hélénopont), il apprit que les habitants de la région étaient
terrorisés par un redoutable dragon qui se cachait dans la forêt.
Discernant
que c'était là l'épreuve par laquelle Dieu devait lui montrer si le
moment de s'offrir au Martyre était arrivé, il s'enfonça hardiment dans
la forêt.
Il
parvint jusqu'à un village qui avait été abandonné par ses habitants et
où restait seule une noble princesse chrétienne, de rang impérial,
Eusébie, qui lui indiqua où se trouvait le repaire du monstre.
En
s'armant du signe de la Croix, le Saint se précipita vers la bête qui
mugissait en crachant des flammes, et il l'abattit d'un coup de lance à
la tête.
Désormais persuadé que, par la Grâce de Dieu, il
pourrait vaincre aussi le Dragon spirituel, le diable, comme il avait
abattu le monstre visible, Saint Théodore regagna son campement, sans
craindre de se révéler Chrétien.
Comme le commandant de la troupe avait ordonné d'offrir un sacrifice aux dieux de l'Empire, Théodore resta dans sa tente.
On vint le chercher, en le pressant de prendre part, lui aussi, au sacrifice.
Mais
il répondit : « Je suis Chrétien, c'est le Christ seul que j'adore.
C'est Lui le Roi que je sers, et c'est à Lui seul que je veux offrir un
sacrifice ! »
Après l'avoir pressé de questions insidieuses, on le laissa pour passer à l'interrogatoire d'autres Chrétiens.
Enflammé
d'un zèle divin, Théodore encourageait ses compagnons à se montrer
jusqu'à la fin dignes du Christ qui les avait enrôlés dans son armée
céleste.
La
nuit venue, il se rendit jusqu'au temple païen et détruisit par le feu
l'autel de la déesse Rhéa, la mère des dieux, provoquant une grande
confusion dans la ville d'Euchaita.
Un des serviteurs du temple surprit le Saint et le conduisit auprès du gouverneur Puplius.
Théodore
n'opposa aucune résistance et répondit calmement aux questions du
gouverneur, en lui montrant qu'il était bien absurde de considérer comme
dieu une pièce de bois inanimée qui, en un instant, avait été réduite
en cendres.
Puplius le menaça des pires tortures.
Le
Saint lui répliqua : « Tes menaces ne m'effraient pas, car la puissance
du Christ sera pour moi joie et allégresse dans les tourments. »
Grinçant les dents de rage, le gouverneur le fit jeter dans un sombre cachot sans nourriture.
Mais
cette nuit-là, le Christ apparut à Théodore, pour le consoler et lui
promettre que Sa grâce serait pour Son vaillant serviteur à la fois
nourriture, joie et protection.
Ainsi
réconforté, le Saint passait son temps à chanter des hymnes, accompagné
par des Anges, de sorte que ses geôliers crurent que d'autres Chrétiens
l'avaient rejoint dans cette cellule, pourtant bien verrouillée.
Par
la suite, comme on voulait lui apporter un peu de pain et d'eau, il
refusa toute réfection, disant que le Christ lui avait promis une
nourriture céleste.
De
nouveau présenté devant le gouverneur, on lui proposa d'être élevé à la
dignité de grand prêtre des idoles ; ce qui provoqua le rire moqueur du
Saint qui assura être prêt à se laisser couper en morceaux pour l'amour
du Christ.
On le suspendit alors la tête en bas et les bourreaux s'épuisèrent en vain à lui déchirer le corps avec des crochets de fer.
Devant
cette résistance indomptable du Martyr, le gouverneur, craignant que
d'autres suivent son exemple, donna l'ordre d'en finir et le condamna à
être brûlé vif.
Lorsqu'il parvint près du bûcher, Théodore se
dévêtit et, après avoir adressé une fervente prière à Dieu pour la
confirmation des autres confesseurs, il se livra lui-même au feu.
Mais,
comme si elles voulaient lui rendre hommage, les flammes l'entourèrent
sans le toucher, en formant autour de son corps une sorte d'arc de
triomphe, et c'est en rendant grâce que Saint Théodore remit alors son
âme à Dieu.
La pieuse Eusébie réussit à acheter son corps et le
transporta à Euchaïta, où l'on construisit en son honneur une église qui
attirait quantité de pèlerins, et leur procurait la guérison de l'âme
et du corps.
En 361, Julien l'Apostat, qui essayait par tous les
moyens de restaurer les usages païens, avait remarqué que les Chrétiens
avaient coutume de sanctifier la première semaine du Carême avant Pâques
par le jeûne et la prière.
Le
cruel despote donna l'ordre au préfet de Constantinople de faire
asperger toutes les denrées exposées au marché avec du sang des victimes
immolées aux idoles, de sorte qu'il ne soit possible à aucun habitant
d'échapper à la souillure de l'idolâtrie.
Mais
le Seigneur n'abandonna pas son peuple choisi. Il envoya son serviteur
Théodore, qui apparut en vision au Patriarche Eudoxe (360-364) pour
déjouer la machination du tyran et commander qu'aucun Chrétien n'achète
les aliments présentés au marché, mais qu'ils confectionnent des
colyves, c'est-à-dire des grains de blé bouillis, pour se nourrir.
C'est
ainsi que, grâce à l'intervention du Saint Martyr Théodore, le peuple
chrétien put se garder pur de la souillure de l'idolâtrie.
Depuis
l'Eglise commémore chaque année ce miracle, le premier samedi du Grand
Carême, afin d'enseigner aux fidèles que le jeûne et la tempérance ont
le pouvoir de purifier toutes les souillures du péché.
Saint
Théodore Tiron accomplit quantité d'autres miracles pour ceux qui
recouraient à lui avec foi et qui persévéraient en prières dans son
église.
Un
jour, il apparut, brillant de gloire, sur son cheval blanc et ramena à
une pauvre veuve son fils unique qui avait été capturé par les
Sarrasins.
Souvent
il délivrait aussi du danger ceux qui étaient pris dans une tempête, il
fit découvrir des voleurs, permit à des maîtres de retrouver leurs
serviteurs et montra par tous ces miracles que, de soldat de l'armée
terrestre, il était devenu protecteur céleste du peuple chrétien.
1. Voir la mémoire de St Théodore le Stratilate, le 8 février. 2. D'après St Grégoire de Nysse, l'épisode se passa à Amasée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire