Patrick Peyton
Source photo : https://en.wikipedia.org/wiki/Patrick_Peyton
Patrick Peyton, né le 9 janvier 1909 en Irlande et mort le 3 juin 1992, est un prêtre catholique, membre de la congrégation de Sainte-Croix, fondateur de la Croisade de la famille du rosaire et serviteur de Dieu.
Il est également connu sous le nom de Prêtre du Rosaire.
Patrick Peyton est le fondateur du mouvement Family Rosary Crusade lancé après la Seconde Guerre mondiale. Durant la Guerre froide, entre 1958 et 1965, cette campagne était financée et utilisée par la CIA afin de lutter contre l'influence gauchiste en Amérique latine.
Le père Peyton organisait des meetings monstres dans des villes clés du monde et utilisait une communication de masse considérable notamment à l'aide de célébrités d'Hollywood du moment qui promouvaient son mouvement du rassemblement des familles grâce à la prière du rosaire en famille. Peyton était aussi une figure populaire et charismatique en Amérique latine et aux Philippines où il promouvait le rosaire et était également connu pour son fort accent irlandais.
Patrick Peyton inventa le fameux slogan :
« La famille qui prie ensemble reste ensemble. Un monde de prière est un monde en paix. »
Jeunesse
Le Père Peyton est né sous le nom de Patrick Joseph Gillard-Peyton dans le Comté de Mayo, en Irlande.
Il est le fils de John Peyton et Mary Gillard de Rathreedane.
Il était le sixième enfant d'une famille de quatre filles et cinq garçons.
Il vivait dans une petite ferme sur des terres rocailleuses de 5,66 hectares au pied des Ox Mountains.
La famille Peyton était une famille d'agriculteurs catholique irlandaise profondément religieuse.
Plus tard, des membres de la famille émigrèrent aux États-Unis.
Peyton
était un des enfants ayant le privilège d'aller à l'école. Il fut
envoyé à Bonniconlon chez des membres apparentés à la famille de sa mère
pour étudier dans une école dirigée par Tadhg O'Learly à Bofield.
Jeune
garçon, Patrick était rebelle et à certains moments défiait l'autorité
ce qui en conséquence l'entraînait à décrocher à l'école. En dépit de sa
jeunesse rebelle, il demeurait proche de sa famille, respectueux de ses
parents, et très pieux.
À
l'adolescence, il envisage de devenir prêtre. Des recruteurs religieux
comme les pères capucins et rédemptoristes visitèrent Carracastle à la
recherche de jeunes gens voulant suivre le clergé.
Son
envie de poursuivre une vocation fut mise de côté pendant quelques
années. Au lieu de cela, il aidait sa famille à gagner leur vie et à
entretenir la ferme, lorsque son père tomba malade. Pour les aider,
certaines de ses sœurs aînées qui étaient déjà en Amérique leur
envoyaient de l'argent. En 1927, ses sœurs en Amérique informèrent
Patrick et son frère aîné Thomas, qu'ils pouvaient naviguer aux
États-Unis pour les rejoindre à Scranton, en Pennsylvanie. Le 13 mai
1928 les frères Peyton appareillèrent.
Les
frères arrivèrent à Ellis island, à New-York, après un voyage de dix
jours. Voyageant dans l'entrepont, le jeune Peyton, qui n'avait jamais
quitté son pays, fut effrayé par le prestige des riches Irlandais qui
étaient dans les cabines de luxe sur le pont. Les deux jeunes gens
prirent le train de New-York en Pennsylvanie et vécurent chez leur sœur
déjà mariée, Nellie, qui travaillait en tant que femme de ménage pour le
procureur de l'époque. Nellie avait déjà parlé à Mgr Paul Kelley de la
cathédrale Saint-Stanislas et de l'inclination de son frère à poursuivre
la vocation sacerdotale. Mgr Kelley demanda à Nellie d'amener son frère
cadet Patrick à la cathédrale dès son arrivée. En juin 1928 avec aucune
chance de trouver un travail, Patrick rencontra enfin Mgr Kelley qui
lui offrit un travail de sacristain. À cette époque Peyton déclarait
qu'un sacristain n'était qu'un autre nom pour désigner un concierge.
Rencontre avec la Sainte Croix
Peyton
accepta l'emploi avec hésitation, mais sa présence quotidienne à la
cathédrale raviva son envie de poursuivre une vocation dans le clergé.
Mgr Kelley insistait pour que Patrick complète son éducation avant
d'être admis au noviciat. Lui et son frère aîné Thomas poursuivirent
leur vocation religieuse tout en travaillant à la cathédrale. Pendant
l'été 1929, le père Pat Dolan de la Congrégation de la Sainte-Croix vint
à la cathédrale de Scranton à la recherche de nouveaux séminaristes. En
1932, Patrick et son frère intégrèrent officiellement le séminaire
principal de la Congrégation de la Sainte-Croix, à Notre Dame dans
l'Indiana.
Après
avoir complété leur études secondaires dans une école de la
Sainte-Croix, Patrick fut admis au séminaire Moreau de l'Université de
Notre Dame en 1932. Patrick poursuivit ses études et obtint une licence
de lettres. Il se démena dans plusieurs matières, mais grâce à une
grande mémoire il remplit les conditions d'admissibilités. Patrick était
excellent en philosophie. Le père Cornelius Haggerty, professeur
d'éthique, fournissait des conseils au jeune séminariste. Devenu
séminariste, Patrick voulait devenir prêtre de la Sainte-Croix pour
l'attention de la congrégation portée à la Sainte Famille et l'accent
mis sur l'obéissance et la conscience. Patrick appréciait également la
disponibilité de la congrégation concernant toutes les instructions
provenant de l'Église catholique, ainsi que l'atmosphère familiale au
sein de la congrégation.
La dévotion pour Marie
Le
P. Peyton présentait de nombreuses émissions télévisées à l'étranger
pour promouvoir le rosaire, où une image du tableau de Murillo,
Notre-Dame du Rosaire, était toujours montrée en arrière-plan. Huile sur
toile. Museo del Prado, Espagne
En
octobre 1938, la santé de Patrick se dégrada lorsqu'il commença à
cracher du sang. Pendant des mois, il ignora ses hémorragies jusqu'à ce
qu'il n'arriva plus à se concentrer sur son travail. Pendant la nuit du 6
février, il fut emmené à l'Hôpital de la Providence. Les médecins
découvrirent une étape avancée de tuberculose sur le haut du lobe du
poumon droit. Au départ, Patrick était déprimé et craignit que ce ne fut
la fin de sa jeune vie. Sa sœur Nellie se déplaça de Scranton jusqu'à
Notre Dame et lui apporta les neuvaines de la Mère Bénie. Nellie lui
rappela l'amour interminable de la Mère Bénie et comment sa famille
vivaient une vie de prières, spécialement le rosaire. Le père Cornelius
Haggerty était aussi influant dans cette étape de la vie de Patrick,
l'encourageant à tout laisser aux mains de Dieu et à chercher la main de
la Sainte Vierge Marie. Les médecins découvrirent alors que ses taches
dans les poumons avaient disparu.
Il
fit immédiatement ses valises et partit pour le Holly Cross College à
Washington pour compléter sa théologie et prononcer ses derniers vœux.
En mai 1941, une dispense spéciale du Vatican autorisa Patrick à être
ordonné prêtre, mais il devait compléter ses études après avoir été
sujet à une maladie grave. Le 15 juin, Patrick et son frère Thomas
furent finalement ordonnés à la basilique du Sacré-Cœur de l'Université
Notre Dame, en tant que membres de la Congrégation de la Sainte-Croix.
Une vie de croisades
La
guerre en Europe faisant rage, et l'entrée en guerre des États-Unis se
préparant, le Révérend Père Patrick Peyton, CSC fut chargé de léger
devoirs après avoir complété sa théologie. Sa première mission fut de
devenir l'aumônier des Frères de la Sainte-Croix de la Vincentian
Institute d'Albany, à New-york.
D'Albany,
la mission du Père Peyton commença par des lettres d'appel aux évêques,
à la communauté catholique et même au non-chrétiens, soutenant
l'importance à prier le rosaire en famille en pleine guerre. Le père
Peyton gagna des points pour sa mission qui consistait à rapprocher les
familles, spécialement après la guerre.
En
utilisant la radio, les films, la publicité et plus tard la télévision,
et grâce à l'aide de célébrités, d'artistes et de publicitaires, le
Père Peyton fut un des pionniers de l'utilisation des mass media pour
l’évangélisation.
Il
sera également un des premiers à diriger des assemblées publiques pour
amener les familles à prier le rosaire dans l'union. Ces séries
d'assemblées de rosaire auxquelles des millions de personnes assistaient
devinrent l’événement le plus important dans le souvenir que les
Américains avaient et ont encore du Père Peyton. Selon l'historien Hugh
Wilford, « Peyton lui-même était profondément conscient de la dimension
politique de sa mission, proclamant avec fierté dans une radiodiffusion
de 1946, "Le rosaire est l'arme offensive qui détruira le communisme, le
grand mal qui cherche à détruire la foi ».
Ces
rassemblements de rosaire et ces « croisades » furent reproduits dans
différents diocèses avec des participants de plus en plus nombreux,
conduisant le Père Peyton à travers le monde. De Bruxelles, en Belgique,
à Madrid, en Espagne, traversant l'Asie, de Manille, aux Philippines,
au sud de l'Équateur, de la Nouvelle-Zélande à la
Papouasie-Nouvelle-Guinée, et dans de nombreuses villes d'Amérique du
Sud, comme Lima ou Rio de Janeiro au Brésil.
Avec
l'aide d'un publicitaire non-catholique, le Père Peyton rendit
populaire le slogan La famille qui prie ensemble reste ensemble.
Héritage
Avec
une Guerre froide menaçant de nouveau un monde en paix, le Père Peyton
contribua beaucoup à la promotion de la prière, gagnant le cœur de
nombreux dirigeants et de non-chrétiens et rendant visible les messages
de la Sainte Vierge Marie. Il bénéficia de la reconnaissance du Vatican,
du Pape Pie XII au Pape Jean-Paul II. Ses efforts au cours de la
tumultueuse période de l'histoire de l'humanité du XXe siècle lui
rapporta le titre de Prêtre du Rosaire.
La
polémique harcela cependant le Père Peyton à travers son ministère,
étant donné que certains l'accusaient d'être un agent des services de
renseignements américain lors de ses missions en Amérique Latine.
Aujourd'hui, il est reconnu que le Père Peyton autorisait ses Croisades
de Rosaire en Amérique Latine pour être financé, et dans une certaine
mesure elles étaient dirigées par l'Agence Centrale du Renseignement qui
souhaitait combattre les mouvements politiques gauchistes en Amérique
Latine. Cette connexion arriva à travers celles du Père Peyton jusqu'à
J.Peter Grace, l'arrière petit-fils du fondateur de W.R Grace and
Company, société multinationale ayant des intérêts dans le transport, le
sucre et les exploitations minières d'Amérique du Sud. Le Père Peyton
l'avait rencontré en 1946 lors d'un voyage transatlantique. Grace, qui
était également impliqué dans d'autres opérations frontale de la CIA,
écrivit à John Moore, le président du Conseil en Stratégie, et les deux
hommes prirent contact avec Allen Dulles. Dulles rencontra Grace plus
tard à la Maison Blanche, dans le bureau du vice-président Richard Nixon
qui exprima de l'enthousiasme. La CIA décida pendant plusieurs années
où les rassemblements devaient avoir lieu, et des fonds de la CIA furent
dépensés au Chili, au Brésil au Venezuela et en Colombie, jusqu'à ce
que le supérieur provincial de Peyton découvrit les fonds secret de
Théodore Hesburgh, président du conseil d’administration de l'Université
de Notre Dame, en octobre 1964. Le Vatican prit plus d'un an pour
obliger le Père Peyton à abandonner son financement par la CIA.
D'autres
accusaient le Père Peyton d'avoir un style de vie ostentatoire aux
côtés d'artistes hollywoodiens qui l'aidaient à promouvoir sa mission,
mais le Père Peyton maintenait qu'il n'avait jamais sollicité de fonds
pour son ministère, et que les plus aisés avaient été plus que généreux
en faisant volontairement don d'une partie de leur fortune au nom de la
Sainte Mère.
Le
Père Patrick Peyton est décédé paisiblement un rosaire à la main, dans
une très petite pièce, le 3 juin 1992 à Los Angeles en Californie. Ses
restes furent emmenés au cimetière de la Sainte-Croix, sur les terrains
du Stonehill College, à Easton dans le Massachusetts.
Avant
sa mort, le Père Peyton avait continué à travailler sur ce qui allait
être le dernier grand rassemblement du rosaire. Le 8 décembre 1992 au
Rizal Park à Manille dans les Philippines, le cardinal-archevêque Jaime
Sin célébra le Jubilé d'Or de la Family Rosary Crusade. À ce moment-là,
le cardinal-archevêque de Los Angeles, Roger Mahony, fut envoyé en tant
que légat du pape pour le compte de Jean-Paul II. Les catholiques
philippins se souviennent du Père Patrick Peyton dans son émission
télévisée du dimanche dans laquelle il promouvait le rosaire et la
dévotion mariale, ainsi que son fameux slogan. Peyton encourageait aussi
de nombreuses entreprises à faire et à vendre de grandes quantités de
chapelets pour la grande distribution, qu'il donnait gratuitement aux
Philippins appauvris vivant dans les taudis.
Sainteté
Le
Cardinal Sean Patrick O'Malley fit une déclaration formelle pour la
reconnaissance de la sainteté du Père Peyton, le 1er juin 2001, quelques
jours après avoir reçu l'approbation de la Congrégation pour les causes
des saints du Vatican. La déclaration engagea le processus pour
déterminer la sainteté du Père Peyton, qui lui rapporta par la même
occasion le titre vénéré de "Serviteur de Dieu".
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