Saint Nersès de Lampron († 1198)
Archevêque de Tarse
Nersès de Lampron ou Nersès Lambronatsi (en arménien Ներսես Լամբրոնացի ; né en 1153, mort à Tarse le 17 juillet 1198) est un archevêque arménien de Tarse (1176-1198).
Il joue un rôle important dans les tentatives d’union de l’Église apostolique arménienne de son époque.
Il
est également considéré du fait de la qualité, de l’abondance et de la
variété de sa production comme l’un des principaux écrivains de la littérature arménienne médiévale.
Biographie
Origine
Né en 1153, Nersès appartient par son père à la maison héthoumide. Il est le fils d’Oshin II, seigneur de Lampron († 1170).
Sa
mère, Schahandoukht Pahlavouni, se considère comme une descendante
de saint Grégoire l'Illuminateur ; par elle il est le neveu du
Catholicos Nersès IV Chnorhali et le cousin de Grégoire IV Tgha.
Le Catholicos Jean VI Medzabaro est également son cousin germain du côté paternel.
Un prélat politique
Destiné
à l’Église pendant que son frère Héthoum III († 1218) assume la
succession paternelle, il reçoit une formation poussée tant dans le
domaine religieux que dans le profane.
Il a une connaissance approfondie des langues : grec, latin,syriaque et sans doute copte.
Ordonné prêtre en 1169, il est consacré archevêque de Tarse en 1176.
En 1179,
il participe à un concile réuni à Hromgla par le Catholicos Grégoire IV
Tgha dans le but d’examiner les conditions de l'union des Églises.
Des formules de transaction sont envisagées mais aucune décision n’est prise.
Nersès est initialement plutôt partisan de l’union de l’Église apostolique arménienne avec l’Église orthodoxe grecque.
L’adresse qu’il rédige à l’occasion de ce concile est considérée comme un chef d’œuvre de style.
Les contacts pris avec les Grecs demeurent sans suite du fait de la mort de l’empereur Manuel Ier et des troubles liés à sa succession.
L’attitude des empereurs suivants est par ailleurs résolument hostile aux Arméniens.
Déçus, ces derniers décident de se tourner vers l’Église latine.
Cette
nouvelle orientation religieuse est d’ailleurs conforme à la politique
de Léon, prince de Cilicie, qui souhaite obtenir une couronne royale.
En 1189,
Léon envoie pour formuler sa requête Nersès de Lampron à la tête d’une
ambassade à l’empereur Frédéric Barberousse qui traverse l’Asie Mineure.
En 1193,
à la mort du Catholicos Grégoire IV Tgha, dont il a été le fidèle
collaborateur, Nersès de Lampron postule à sa succession mais il est
écarté par le clergé traditionaliste qui n’approuve par ses positions
pro-latines.
Le
Catholicos suivant, Grégoire V Karavège, est déposé dès 1194 en faveur
de Grégoire VI Apirat, plus favorable à la l’ambition royale de Léon.
En 1195,
le pape Célestin III et l’empereur Henri VI ne sont pas opposés à cette
demande mais font dépendre sa réalisation de l’union de l’Église
apostolique arménienne avec l’Église catholique romaine.
Le légat du pape, Conrad Ier de
Wittelsbach, archevêque de Mayence, peut alors se rendre à Tarse et
évoquer avec le Catholicos et le clergé les conditions de ce projet.
Nersès, qui est devenu un partisan ardent de cette union, participe
activement aux négociations dont les résultats sont approuvés par un
synode de 12 évêques et le prince Léon.
Léon
II d'Arménie est couronné roi d’Arménie le 6 janvier 1198 pendant que
le nouveau Catholicos, Grégoire VI Apirat, reçoit le pallium du pape.
Nersès meurt six mois plus tard, le 17 juillet 1198, à Tarse.
Œuvre littéraire
Nersès de Lampron est un représentant majeur de la culture et de la littérature arméniennes médiévales.
Son œuvre comprend, outre des ouvrages liturgiques, un recueil de chants et d’hymnes d’églises, un Traité des évêchés et des sièges patriarcaux, une Explication sur le rite et les œuvres ecclésiastiques, une élégie de son parent le Catholicos Nersès IV Chnorhali.
Elle
comporte également son discours solennel au concile de Hromgla et des
commentaires des textes sacrés sur les Psaumes de David, les Douze
Proverbes mineurs, l’Ecclésiaste et le Livre des prophètes.
Une
partie de sa correspondance a été également conservée, dont une lettre
au prince Léon et une autre à un certain Uskan, moine d’Antioche.
Nersès a été également un traducteur ; sa production comprend la règle de saint Benoît, les Dialogues du pape Grégoire Ier, des lettres des papes Lucius III et Clément III au catholicos Grégoire IV Tgha.
Il a également traduit du syriaque les Homélies de Jacques de Saroug et sans doute du copte une Vie des Pères du Désert.
Biographie
Origine
Né en 1153, Nersès appartient par son père à la maison héthoumide. Il est le fils d’Oshin II, seigneur de Lampron († 1170).
Sa
mère, Schahandoukht Pahlavouni, se considère comme une descendante
de saint Grégoire l'Illuminateur ; par elle il est le neveu du
Catholicos Nersès IV Chnorhali et le cousin de Grégoire IV Tgh.
Le Catholicos Jean VI Medzabaro est également son cousin germain du côté paternel.
Un prélat politique
Destiné
à l’Église pendant que son frère Héthoum III († 1218) assume la
succession paternelle, il reçoit une formation poussée tant dans le
domaine religieux que dans le profane.
Il a une connaissance approfondie des langues : grec, latin,syriaque et
sans doute copte. Ordonné prêtre en 1169, il est consacré archevêque
de Tarse en 1176.
En 1179,
il participe à un concile réuni à Hromgla par le Catholicos Grégoire IV
Tgha dans le but d’examiner les conditions de l'union des Églises.
Des formules de transaction sont envisagées mais aucune décision n’est prise.
Nersès est initialement plutôt partisan de l’union de l’Église apostolique arménienne avec l’Église orthodoxe grecque.
L’adresse qu’il rédige à l’occasion de ce concile est considérée comme un chef d’œuvre de style.
Les contacts pris avec les Grecs demeurent sans suite du fait de la mort de l’empereur Manuel Ier et des troubles liés à sa succession. L’attitude des empereurs suivants est par ailleurs résolument hostile aux Arméniens.
Déçus, ces derniers décident de se tourner vers l’Église latine.
Cette
nouvelle orientation religieuse est d’ailleurs conforme à la politique
de Léon, prince de Cilicie, qui souhaite obtenir une couronne royale.
En 1189,
Léon envoie pour formuler sa requête Nersès de Lampron à la tête d’une
ambassade à l’empereurFrédéric Barberousse qui traverse l’Asie Mineure.
En 1193,
à la mort du Catholicos Grégoire IV Tgha, dont il a été le fidèle
collaborateur, Nersès de Lampron postule à sa succession mais il est
écarté par le clergé traditionaliste qui n’approuve par ses positions
pro-latines.
Le Catholicos suivant, Grégoire V Karavège, est déposé dès 1194 en
faveur de Grégoire VI Apirat, plus favorable à la l’ambition royale de
Léon.
En 1195,
le pape Célestin III et l’empereur Henri VI ne sont pas opposés à cette
demande mais font dépendre sa réalisation de l’union de l’Église
apostolique arménienne avec l’Église catholique romaine.
Le légat du pape, Conrad Ier de
Wittelsbach, archevêque de Mayence, peut alors se rendre à Tarse et
évoquer avec le Catholicos et le clergé les conditions de ce projet.
Nersès, qui est devenu un partisan ardent de cette union, participe
activement aux négociations dont les résultats sont approuvés par un
synode de 12 évêques et le prince Léon.
Léon
II d'Arménie est couronné roi d’Arménie le 6 janvier 1198 pendant que
le nouveau Catholicos, Grégoire VI Apirat, reçoit le pallium du pape.
Nersès meurt six mois plus tard, le 17 juillet 1198, à Tarse.
Œuvre littéraire
Nersès de Lampron est un représentant majeur de la culture et de la littérature arméniennes médiévales.
Son œuvre comprend, outre des ouvrages liturgiques, un recueil de chants et d’hymnes d’églises, un Traité des évêchés et des sièges patriarcaux, une Explication sur le rite et les œuvres ecclésiastiques, une élégie de son parent le Catholicos Nersès IV Chnorhali.
Elle
comporte également son discours solennel au concile de Hromgla et des
commentaires des textes sacrés sur les Psaumes de David, les Douze
Proverbes mineurs, l’Ecclésiaste et le Livre des prophètes.
Une
partie de sa correspondance a été également conservée, dont une lettre
au prince Léon et une autre à un certain Uskan, moine d’Antioche.
Nersès a été également un traducteur ; sa production comprend la règle de saint Benoît, les Dialogues du pape Grégoire Ier, des lettres des papes Lucius III et Clément III au catholicos Grégoire IV Tgha.
Il a également traduit du syriaque les Homélies de Jacques de Saroug et sans doute du copte une Vie des Pères du Désert.
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