Saint Nicéphore († 813)
Originaire d'Italie, Saint Nicéphore se convertit à la Foi Orthodoxe et, abandonnant sa patrie et sa famille par amour de la Vérité, il se rendit à Byzance.
Après
l'union de compromis avec l'Église latine signée au Concile de Lyon
(1274) par l'empereur Michel VIII Paléologue, il fut condamné à l'exil.
C'est peut-être à cette occasion qu'il rédigea un traité sur la procession du Saint-Esprit ?
Désireux
de confesser la vraie foi, non seulement par la parole et par ses
écrits mais aussi par toute sa vie, il embrassa la vie monastique sur la
Sainte Montagne de l'Athos : le foyer des vertus et le lieu de passage
de la terre au ciel.
Il montra pendant de longues années une humble obéissance à ses anciens
et fut ainsi initié aux principes de la sainte hésychia, la "Science
des sciences".
Il
fonda ensuite une petite communauté, sur les pentes les plus reculées
de l'Athos, où l'essentiel de la vie était consacré à la garde des
pensées et à la prière.
Pour
préparer ses disciples au combat contre les puissances des ténèbres,
Saint Nicéphore rédigea une anthologie, tirée des Vies et des œuvres des
Saints Pères, sur : « La Sobriété, la garde du cœur et la prière ».
Constatant
cependant que nombre de débutants ne parvenaient pas à maîtriser
l'instabilité de leur intellect (noûs) pour prier sans distractions, il
leur proposa une méthode simple et élémentaire, qui leur permettrait de
trouver le lieu du cœur et d'y invoquer avec attention le Nom béni de
Jésus-Christ.
«
Vous qui brûlez d'obtenir la grandiose révélation lumineuse et divine
de Notre Seigneur Jésus-Christ, vous qui voulez saisir sensiblement dans
votre cœur le feu plus que céleste (...) Vous qui voulez saisir d'une
connaissance expérimentale le Royaume de Dieu présent au-dedans de vous,
venez que je vous expose la science (...) qui introduit sans fatigue ni
sueur celui qui la pratique dans le port de l'impassibilité (apatheia)
(...) Car il n'est qu'un moyen d'accéder au pardon et à la familiarité
de Dieu : rentrer en nous-mêmes, en nous retranchant du commerce du
monde et des vains soucis, pour nous attacher indéfectiblement au
Royaume des cieux qui est au-dedans de nous » (1).
Avant
d'exposer sa "méthode" Saint Nicéphore recommande à ses disciples de
mener une vie paisible, nette de tout souci, et d'être en paix avec
tous.
Puis,
entrant dans leur chambre et s'asseyant dans un coin, il leur conseille
de recueillir leur intellect et de l'introduire avec leur souffle
jusqu'au lieu du cœur.
Si
cet exercice paraît difficile et contraignant au début, à cause de
l'instabilité de l'intellect qui se révolte contre ce resserrement, avec
l'habitude, il trouvera peu à peu une joie indicible à revenir sans
cesse, au rythme de la respiration, dans ce siège de l'âme, « tel
l'homme qui rentrant chez lui après une absence ne retient plus sa joie
de pouvoir retrouver sa femme et ses enfants ».
Qu'il
parvienne au lieu du cœur ou qu'il se contente de coller son attention à
la respiration, l'intellect ne doit jamais rester oisif et inactif,
mais il lui faut rejeter toute pensée pour crier intérieurement et sans
trêve le : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi pécheur ! »
Cette pratique, assure Nicéphore en témoignant de sa propre expérience,
lui ouvrira indubitablement le lieu du cœur et : « Avec la joyeuse et
toute désirable attention, tu verras venir à toi tout le chœur des
vertus, l'amour, la joie, la paix et le reste. Grâce à elles, toutes tes
demandes seront exaucées en Notre Seigneur Jésus-Christ... »(2).
Telle
est la fameuse "Méthode d'oraison" des Hésychastes, qui connut un si
grand succès chez les amants de la prière et provoqua aussi de si
violentes oppositions de la part des esprits rationalistes et partisans
d'une vie chrétienne tout extérieure.
Parmi
les disciples de Saint Nicéphore se trouvait aussi Saint Théolepte de
Philadelphie (1250-1322), retiré à l'Athos pour sa confession de
l'orthodoxie (3).
Il fut initié par lui à cette méthode de prière et la transmit à Saint
Grégoire Palamas (cf. 14 nov.), qui en montra les fondements
théologiques et l'importance centrale dans la spiritualité orthodoxe
(4).
Parvenu
à un grand âge, Saint Nicéphore écrivit pour ses disciples un testament
dans lequel il leur recommande de garder intègre leur foi en la Sainte
Trinité, puis il s'endormit en paix.
1).
Ce traité est un des principaux de la Philocalie, cf. Philocalie des
Pères neptiqides. fasc. 10, Abbaye de Bellefontaine, 1990.
2). Ces méthodes d'association de la Prière de Jésus avec la respiration sont souvent, mais bien à tort, assimilées aux techniques spirituelles qu'on trouve dans de nombreuses mystiques (Yoga, Bouddhisme, Soufisme islamique etc.). Outre la différence fondamentale dans le but recherché par l'ascète chrétien, il faut noter qu'il s'agit non pas d'une technique, basée sur toute une physiologie du corps subtil, et devant amener méthodiquement à un état spirituel, mais d'un simple moyen pratique pour aider les débutants à combattre contre les distractions. Ces analogies ayant conduit de nombreuses personnes à l'illusion ou à des excès préjudiciables à leur santé, sans aucun effet spirituel, les Pères spirituels modemes, comme St. Ignace Briantchaninoff (30 av.) ou St. Théophane le Reclus (6 janv.) (voir un de ses livres dans la page livres spirituels), préfèrent recommander à leurs disciples de fixer leur attention sur les mots mêmes de la prière, plutôt que de ce confier en une méthode précise. Cela dit, diverses méthodes simples comme celle de la respiration peuvent être pratiquées sous la direction d'un père spirituel expérimenté, mais il faut bien savoir que la Grâce reste un don gratuit accordé par Dieu, quand Il le veut, à ceux qui l'invoquent d'un cœur contrit et humilié.
3). Ce Saint, qui contribua grandement au développement de la Prière de Jésus dans des milieux de pieux laïcs, ne possède malheureusement pas de mémoire liturgique et ne pourra pas être inséré dans ce Synaxaire.
4). C'est St. Grégoire Palamas qui nous procure l'essentiel des éléments biographiques que nous possédons sur St. Nicéphore, cf. Triades pour la défense des Saints Hésychastes 11, 2, 2.
2). Ces méthodes d'association de la Prière de Jésus avec la respiration sont souvent, mais bien à tort, assimilées aux techniques spirituelles qu'on trouve dans de nombreuses mystiques (Yoga, Bouddhisme, Soufisme islamique etc.). Outre la différence fondamentale dans le but recherché par l'ascète chrétien, il faut noter qu'il s'agit non pas d'une technique, basée sur toute une physiologie du corps subtil, et devant amener méthodiquement à un état spirituel, mais d'un simple moyen pratique pour aider les débutants à combattre contre les distractions. Ces analogies ayant conduit de nombreuses personnes à l'illusion ou à des excès préjudiciables à leur santé, sans aucun effet spirituel, les Pères spirituels modemes, comme St. Ignace Briantchaninoff (30 av.) ou St. Théophane le Reclus (6 janv.) (voir un de ses livres dans la page livres spirituels), préfèrent recommander à leurs disciples de fixer leur attention sur les mots mêmes de la prière, plutôt que de ce confier en une méthode précise. Cela dit, diverses méthodes simples comme celle de la respiration peuvent être pratiquées sous la direction d'un père spirituel expérimenté, mais il faut bien savoir que la Grâce reste un don gratuit accordé par Dieu, quand Il le veut, à ceux qui l'invoquent d'un cœur contrit et humilié.
3). Ce Saint, qui contribua grandement au développement de la Prière de Jésus dans des milieux de pieux laïcs, ne possède malheureusement pas de mémoire liturgique et ne pourra pas être inséré dans ce Synaxaire.
4). C'est St. Grégoire Palamas qui nous procure l'essentiel des éléments biographiques que nous possédons sur St. Nicéphore, cf. Triades pour la défense des Saints Hésychastes 11, 2, 2.
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