Saint Tikhon de Zadonsk († 1783)

Saint Tikhon de Zadonsk († 1783)
moine et évêque en Russie


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Tikhon de Zadonsk (en russe: Тихон Задонский) (nom séculier : Timophée Sevelevitch Sokolovв est né en 1724, à Korotsko, Gouvernement de Novgorod et est mort le 24 août 1783, au monastère de Zadonsk) est un évêque de l'Église orthodoxe russe dans l'éparchie de Voronej et Eletski en Russie, et théologien éminent de la religion orthodoxe au XVIIIe siècle.
Il a été canonisé par l'Église orthodoxe russe en 1861 comme prélat et est honoré comme thaumaturge.


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Il est fêté le 13 août (suivant le calendrier julien).

Les foules viennent en pèlerinage sur sa tombe à Zadonsk. Sa vie et surtout son œuvre a inspiré l'écrivain Fiodor Dostoïevski qui l'a comme une des modèles du Starets Zosime dans son roman Les Frères Karamazov surtout sur le plan de l'enseignement de Zosime.

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Saint Tikhon de Zadonsk, moine et évêque en Russie († 1783)


Cet astre resplendissant de la Sainteté russe vit le jour en 1724, au sein de la famille d'un pauvre sacristain du village de Koretzk dans le diocèse de Novgorod.
La famille menant une vie d'une grande misère après la mort prématurée de son père, l'enfant allait travailler chez des paysans pour gagner tout juste son pain quotidien.
Pieux et assidu à l'étude, il fit ses études à l'école ecclésiastique, puis au séminaire de Novgorod, où il fut nommé professeur de rhétorique dès l'obtention de son diplôme.
Pendant ces années, encore professeur, il avait le sentiment de la présence continuelle de Dieu, et il aimait à lire ou méditer pendant des nuits entières.
Au cours d'une de ces veilles, comme il méditait sur la béatitude éternelle, le ciel s'entrouvrit soudain et une lumière ineffable resplendit devant lui, qui alluma en son cœur un désir ardent pour la vie monastique, la prière et la contemplation.
Au bout de quatre ans (1758), il fut tonsuré moine sous le nom de Tikhon, et après avoir été ordonné Prêtre la même année, on lui confia la direction du séminaire de Tver
Malgré son désir de mener la vie monastique dans la quiétude et la prière, il fut élevé à la dignité épiscopale à l'âge de trente-sept ans (1761) et bientôt nommé Evêque de Voronège, diocèse à la population disparate et à demi barbare, dont l'administration présentait d'énormes difficultés.
Il déploya aussitôt une extraordinaire activité pastorale, surtout pour relever le niveau culturel et moral du Clergé.
Il visitait les paroisses, corrigeait les dérèglements scandaleux et enseignait sans relâche, tant par ses sermons que par ses écrits, les vérités morales de l'Évangile, qu'il rattachait toujours à la Personne du Christ.
Il exhortait les Chrétiens à se considérer comme les membres du Corps dont le Christ est la tête, et de même que les membres du corps sont les instruments de la tête, ainsi les Chrétiens doivent être les instruments du Christ.
Comme le Sauveur a souffert, il leur faut donc souffrir dans le monde, et être raillés avec Lui.
Sachant se montrer ferme et appliquant strictement des mesures contre les superstitions et les dérèglements de la population, l'Evêque était prêt à franchir tous les obstacles pour rendre visite, habillé en simple moine, à toute âme qui souffrait, afin de lui apporter la consolation du Seigneur.
Sa douceur et son humilité n'avaient pas de bornes, et lorsqu'il croyait avoir blessé quelqu'un, il demandait immédiatement pardon en se prosternant jusqu'à terre.
C'est ainsi qu'invité un jour dans la demeure d'un hobereau, le Saint fut pris à parti par un jeune voltairien qui se vantait de ses opinions antichrétiennes.
La douceur et la justesse de ses réponses firent perdre toute contenance à l'effronté qui souffleta l'Evêque.
Tombant alors à genoux devant son offenseur, le Saint lui demanda pardon de l'avoir mis par ses paroles dans cet état de colère, si bien que le jeune homme se repentit et devint un bon Chrétien.
Emporté par sa charité et par son zèle, l'homme de Dieu n'avait pas escompté ses forces physiques, et au bout de cinq ans seulement, il dut renoncer à sa charge pour raison de santé (1768).
Il se retira au modeste Monastère de Zadonsk, à quatre-vingts kilomètres de Voronège, sur la rive du Don, où il passa le reste de ses jours dans une ascèse agréable à Dieu, édifiant la Sainte Eglise par ses prières et ses ouvrages inspirés par le Saint-Esprit.
Sa cellule était dépourvue de tout confort: en guise de lit, il avait un tapis étendu par terre et deux coussins, et pour couverture une peau de mouton; quelques icônes au mur, une table, une chaise et quelques livres.
Vêtu d'une soutane de laine grossière et de chaussures d'écorce tressée, il distribuait toute sa pension et les dons qu'on lui envoyait aux pauvres.
Et quand il n'avait plus rien à donner, il envoyait ses disciples emprunter chez tel ou tel marchand.
Les jours où de nombreux miséreux se présentaient pour demander l'aumône, il était joyeux, mais il s'affligeait quand leur nombre diminuait.
Sa porte était toujours ouverte, tant aux pauvres qu'à tout voyageur, qui trouvaient auprès du Saint Evêque nourriture, vêtements et paroles de consolation spirituelle.
Il ne sortait guère que pour assister à la Liturgie, chantant avec les moines dans le chœur mais ne célébrant jamais lui-même.
Il communiait toujours avec larmes ; et les larmes coulaient d'ailleurs continuellement de ses yeux, telles deux sources d'eaux vives.
Après la Liturgie, il s'occupait à la rédaction de ses œuvres théologiques et morales.
Pendant les repas, il se faisait lire l'Ancien Testament par l'un de ses disciples et, souvent, oubliant la nourriture, il se mettait à pleurer, surtout à la lecture du Prophète Isaïe.
Après le repas, il prenait une heure de repos, puis lisait les vies des Saints ou d'autres ouvrages.
A l'heure des Vêpres, il se faisait lire le Nouveau Testament et passait de longs moments à en expliquer les passages obscurs à ses disciples.
Doté d'une mémoire exceptionnelle, il enrichissait ces explications de nombreuses citations tirées de l'Ecriture, des Saints Pères et des vies des Saints.
Quand il dictait ses écrits, les paroles, inspirées par l'Esprit-Saint, sortaient de sa bouche avec une telle rapidité, que son secrétaire n'avait pas le temps de les écrire.
La nuit venue, il congédiait ses disciples pour se consacrer à la prière intense, accompagnée de métanies, jusqu'à l'aurore.
De son cœur brûlant et broyé de repentir, jaillissaient, telles des flammes, de courtes prières de supplication ou d'action de grâces.
Une nuit, le Christ lui apparut, ensanglanté et couvert de blessures, et le Saint se jeta à ses pieds pour les couvrir de baisers, en s'écriant : « Toi, toi mon Sauveur, Tu viens vers moi ! »
Une autre nuit, alors que, conformément à son habitude, il faisait le tour de l'église, en faisant des prosternations devant chacune de ses portes et en rendant gloire à Dieu avec larmes, il se tourna vers le Sanctuaire et vit que les cieux s'ouvraient pour laisser jaillir une lumière resplendissante qui éclaira tout le Monastère.
Tombant à terre, il entendit une voix dire : « Voici les biens préparés pour ceux qui aiment Dieu ! »
Une autre fois, il vit la Mère de Dieu trônant au-dessus des nuages avec les Saints Apôtres Pierre et Paul à ses côtés.
Fléchissant les genoux, le Saint lui demanda alors d'intercéder pour que Dieu continue d'accorder sa grâce au monde entier.
Quand il faisait une promenade dans le jardin, il demandait à ceux qui voulaient l'aborder de tousser auparavant, afin de dégager son intelligence absorbée par la pensée de Dieu.
Et parfois, on le trouvait tellement immergé dans la prière, les bras levés au ciel, qu'il fallait lui crier à l'oreille pour l'arracher à sa contemplation.
Bien qu'incompris des moines du Monastère, et en particulier du supérieur, homme violent et orgueilleux qui avait été choisi parmi les Clercs déposés par lui, Saint Tikhon éprouvait une sincère compassion pour ceux qui le calomniaient ou l'injuriaient, considérant le diable comme seul responsable de leur attitude.
Il était toujours le premier à demander pardon à son offenseur, qu'il soit même novice ou domestique, si bien que d'ennemi il devenait son ami et son plus fervent admirateur.
Au bout de quelques années, sa santé s'étant fortifiée, il se demanda s'il ne devait pas obéir aux pressions de son ami, le Métropolite Gabriel de Saint-Pétersbourg, et reprendre sa charge.
Il était prêt à quitter le Monastère, quand un vieux et Saint Moine lui déclara que la Sainte Mère de Dieu ne voulait pas qu'il quittât ce lieu.
Quand il était assailli par des pensées ou des idées sombres, il aimait à répéter ce verset : « C'est un bien pour moi que Tu m'aies humilié » (Ps. 118:71).
Longuement éprouvé dans le combat des pensées et par les divers assauts des démons, il écrivait: « Dans les tentations, Dieu nous montre ce que nous sommes et à quoi nous sommes inclinés par notre nature... ce qui se cache dans notre cœur. »
Le reclus de Zadonsk n'en cessait pas pour autant d'être un pasteur avide de procurer le salut au peuple de Dieu, et dans ses écrits abondants, il portait témoignage de la lumière du Christ.
De nombreux visiteurs, de tous âges et de toutes conditions, souvent venus de lointaines régions, affluaient vers sa cellule, au grand désagrément du supérieur, pour s'y abreuver à cette source d'eau vive.
Le Saint Evêque était le réconciliateur des ennemis, et l'intercesseur pour les paysans ou les innocents condamnés.
Il avait un sourire et une parole de consolation ou d'encouragement pour chacun, selon ses besoins, et sa main était toujours tendue pour bénir ou pour distribuer quelque aumône.
A partir de 1779, Saint Tikhon entra en complète réclusion : il ne recevait plus de visiteur, n'adressait que rarement la parole à ses serviteurs de cellule, ne se rendait plus à l'église et ne sortait que pour aller rendre visite, les jours de grandes fêtes, aux détenus de la prison.
Dans cette retraite, il s'adonnait sans distraction à la contrition et à la prière, et méditait sur la mort devant le cercueil qu'il avait fait préparer.
Il passa ainsi quatre ans jusqu'au jour où, à la suite d'une vision, il fut atteint de paralysie du côté gauche et dut garder le lit.
Sentant ses forces décliner, trois jours avant son décès, il fit convoquer ses proches et bienfaiteurs, et leur dit en leur montrant la croix : « Je vous recommande tous au Seigneur ».
Ce furent ses dernières paroles, et trois jours après, il s'endormit dans le Seigneur, âgé de 59 ans.
Dans son testament, il écrivait, comme Saint Jean Chrysostome « Gloire à Dieu pour tout ! Gloire à Dieu pour ce qu'Il a eu soin de moi, l'indigne, par Sa Providence. Gloire à Dieu pour les consolations qu'Il m'a accordées quand j'étais affligé... Combien ai-je reçu de bienfaits de Lui, combien de grâces ? »
Son culte commença immédiatement après sa mort et s'étendit rapidement à toute la terre russe.
Il a été officiellement glorifié par l'Église le jour de l'exhumation de ses Saintes Reliques, en présence d'une foule de plusieurs centaines de milliers de fidèles, le 25 août 1861.

Fête le 13 aout.












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