Apollos d'Alexandrie
Apollos (Απολλως; forme abrégée d’Apollonios), qui vécut durant le premier siècle de l’ère chrétienne, était un juif cultivé d’Alexandrie. Disciple de Jean-Baptiste, et versé dans les Écritures saintes, il devint prédicateur chrétien à succès.
Ce que nous connaissons de lui provient uniquement du Nouveau Testament.
Éléments de biographie
Venu
d’Alexandrie à Éphèse Apollos, cet homme de culture grecque (et
peut-être disciple du philosophe Philon) tout en étant versé dans les
écritures, est en contact avec la communauté juive de la ville. Invité
au service religieux de la synagogue il prêche avec éloquence la ‘Voie
du Seigneur’ (Ac 18:25) et attire l’attention de Priscille et Aquila qui
le mettent plus au fait de la doctrine de Jésus-Christ.
En fait Apollos n’a connu que le ‘baptême de Jean’, un baptême de conversion, et de purification des péchés (Ac 18 :25).
L’incident,
comme celui du chapitre suivant, révèle qu’il existait un groupe de
disciples de Jean qui survécut à la mort du Précurseur et ne se rallia
que plus tard au christianisme pentecostal (Ac 19:2-7).
Apollos passe en Achaïe (Grèce) avec une lettre de recommandation des chrétiens d’Éphèse.
À Corinthe il
a du succès : il est ‘d’un grand secours aux fidèles’ (Ac 18:27) sans
nul doute parce que sa culture grecque lui permet de faire passer plus
facilement le message et de le présenter de manière attrayante : « Avec
la force de ses arguments il a raison des Juifs en public, prouvant par
les Écritures que le Messie c’était Jésus » (Ac18 :28).
Il
devient un collaborateur de Paul qui par quatre fois (1 Cor. 1 :12,
3:6, 4:6, 16:12) mentionne son nom dans sa Première épître aux
Corinthiens.
À
Corinthe, Apollos est influent et a ses partisans : aussi Paul
insiste-t-il sur le danger des divisions et de la formation de
‘cliques’ : « Chacun de vous parle ainsi : moi j’appartiens à Paul ; moi
à Apollos (...) le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été
crucifié pour vous ? » (1Cor. 1:12).
Plus
tard, d’Éphèse, Paul souhaite envoyer le ‘frère’ Apollos auprès de la
communauté de Corinthe (1 Cor. 16 :12) mais Apollos refuse.
Sans doute ne souhaite-t-il pas que sa présence ranime les tensions qui secouent la communauté chrétienne de Corinthe.
Il est clair qu’il y a ses partisans.
Une dernière mention d’Apollos est faite dans la lettre de Paul à Tite.
Il
recommande à Tite de « veiller avec zèle au voyage de Apollos » (Tt
3 :13). Cela montre qu’Apollos est resté missionnaire et collaborateur
de Paul.
Auteur de l’épître aux Hébreux ?
Martin
Luther est le premier à avoir proposé Apollos comme auteur de l’épître
aux Hébreux (qui est plutôt un sermon qu'une lettre).
Cette théorie a été reprise par d’autres biblistes après lui.
Soulignant
les affinités littéraires existant entre l’épître et les écrits
de Philon d’Alexandrie le dominicain C. Spicq est le grand protagoniste
contemporain de cette théorie.
D’autres, dont Albert Vanhoye, restent sceptiques.
Diverses
traditions - aucune fiable - donnent Apollos comme évêque d’Iconium, ou
de Césarée, ou même de Corinthe... Rien n’est certain.
Il n’est pas considéré comme saint par l’Église catholique romaine.
Son nom ne se trouve pas dans l’ancien Martyrologe romain.
Certaines églises particulières le commémorent cependant le 13 février.
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