Saint Pèlerin d'Auxerre († 304)
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Pèlerin d'Auxerre (Pérégrin, saint Pérégrin, en latin Sanctus Peregrinus) († vers 304) était le premier évêque d'Auxerre.
On le fête le 16 mai.
Origine du nom
Bas
latin, pelegrinus issu par dissimilation de peregrinus, aboutit
régulièrement à pérégrin, pèlerin ou pellerin = qui voyage à l’étranger.
Vie
Quelques
missionnaires apostoliques, envoyés par le pape saint Fabien, ont
probablement précédé Pèlerin concernant l'évangélisation d'Auxerre.
Lebeuf cite saint Denis, et saint Savinien apôtre de Sens, comme
candidats possibles ; saint Austremoine, en chemin vers Clermont, se
serait arrêté à Nevers.
Pèlerin
est prêtre et citoyen romain quand Sixte II lui impose les mains et
l'ordonne évêque, lui donnant comme compagnons le prêtre Marse, le
diacre Corcodome, les sous-diacres Jovinien et Alexandre, et un lecteur
également nommé Jovinien.
Les écrivains du IXe siècle
disent que les chrétiens d'Auxerre demandèrent un évêque au pape Sixte
II (pape de la fin août 258 jusqu'au 6 août 259) ; si c'est le cas
Pèlerin a fait le voyage sans s'attarder dans les villes sur son chemin.
Quoi qu'il en soit, tous prennent le bateau pour arriver à Marseille,
remontent par Lyon et arrivent sur Auxerre, près du ruisseau de Vallan
dans le sud de la ville actuelle - car c'est là, et non sur la colline
comme précédemment et comme maintenant, que se trouvait le bourg
d'alors. Il s'agit d'Autricum, qui a laissé plusieurs vestiges
d'édifices trouvés dans la plaine de Saint-Julien et de Saint-Martin.
Noter que cet endroit fournit les eaux les plus pures dans les alentours
d'Auxerre ; ailleurs, celles-ci sont de qualité médiocre. Un fragment
de voie antique a été trouvé au XIXe siècle
dans le secteur de l'abbaye. La route pré-romaine entre Autun et Sens
passait là, qui allait devenir la Via Agrippa de l'Océan. Ce chemin
forme une levée qui commence immédiatement au-dessus de la vallée où est
la prairie d'Autric, là où se trouvera le faubourg Saint-Martin et
principalement dans le lieu qui formera l'enclos du futur monastère
Saint-Julien ; et c'est très vraisemblablement par cette route que
Pèlerin et ses compagnons arrivent.
Ils
y trouvent une ville où règnent les divinités païennes. La rivière
Yonne y est adorée telle une déesse, comme en témoigne une inscription
trouvée en 1721 dans les murs de la cité du côté de la rue des
Boucheries ; à côté d'elle, les dieux principaux sont Apollon, Jupiter
et Mercure. Pèlerin élimine rapidement la concurrence.
Les
chrétiens tendent à se séparer des païens en se regroupant sur la
colline immédiatement au nord d'Autricum, même si les seules sources
d'eau y sont l'étang de Saint-Vigile et la fontaine Saint-Germain. C'est
leur ville qui plus tard recevra les fortifications, et non l'Autricum
de la plaine. C'est là que Pèlerin bâtit une église, à la source de
quelques fontaines dans laquelle lui et ses compagnons baptisent les
habitants. Cette source est captée dans un puits, qui plus tard
disparaît sous la crypte de l'église qui remplace cet oratoire. Un
cimetière est créé sur le mont Autricus le long du chemin du
« Nivernois », où seront inhumés les compagnons de Pèlerin.
Ainsi
il instaure le christianisme à Auxerre et dans les environs proches,
notamment le long de l'Yonne où l'accès est facile. Mais les épaisses
forêts des campagnes voisines, surtout celles de Puisaye, sont
difficiles d'accès à plus d'un point de vue : un groupe de missionnaires
chrétiens venant de Besançon s'y fait massacrer par les émissaires
d'Aurélien (270 - 275) pour cause de religion.
À
Entrains se trouve entre autres un temple dédié à Jupiter,
particulièrement fréquenté pour sa magnificence. Pèlerin va y prêcher sa
religion et se retrouve en prison pour perturbation de la paix
publique, enfermé dans un souterrain encore visible près de Boüy. Devant
l'autorité chargée de décider de son sort il refuse de sacrifier aux
dieux païens et maintient sa profession de foi chrétienne. Il est livré
aux soldats ; l'un d'eux lui coupe la tête d'un coup de glaive. Jovinien
le lecteur est le seul de ses compagnons à subir le martyre comme lui.
Les autres bénéficient de la paix donnée aux chrétiens par l'édit de
Constantin.
Certains
martyrologues de l'Église d'Occident indiquent Boüy comme lieu de son
martyr. Presque tous donnent le 16 mai comme date de sa mort. Quant à
l'année, le consensus le plus généralement accepté donne le temps de la
grande persécution de Dioclétien, en 303 ou 304. Depuis Sixte II en 258
ou 259, c'est donc plus de 45 ans que Pèlerin a passé en apostolat à
Auxerre.
Culte
Église de Bouhy
(Source photo : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouhy)
Son corps est enterré à Boüy par des chrétiens cachés, et y est encore du temps de saint Germain.
Nous pouvons raisonnablement supposer que l'église du lieu était bâtie sur sa sépulture et qu'elle portait son nom.
Le 23 novembre 1645 des travaux de terrassement sous l'autel de
l'église Saint-Pèlerin de Boüy mettent au jour, à environ 1,70 m sous
terre, un sépulcre contenant une tête sans corps et le corps d'un jeune
enfant.
La tête est accompagnée de trois vertèbres dont l'une a visiblement été coupée avec un instrument en métal tranchant.
Une
coutume locale dicte de ramasser de la terre à cet endroit et d'en
répandre là où l'on veut se préserver des bêtes venimeuses.
Après
des recherches exhaustives sur près de 80 ans afin de s'assurer
qu'aucune autre tête n'a été réclamée comme celle de saint Pèlerin,
Charles de Caylus (évêque d'Auxerre de 1705 à 1754) enchâsse
solennellement la tête le 1er mai 1715.
Il
en réserve toutefois plusieurs fragments, dont l'un demandé par le curé
et les paroissiens de Saint-Pèlerin d'Auxerre et qui est porté, lui
aussi solennellement, de la cathédrale à l'église Saint-Pèlerin le 3 mai
1716.
Une autre parcelle va à la cathédrale d'Auxerre.
Tous
les prélats de quelque importance présents à cette cérémonie obtiennent
eux aussi un petit fragment de la tête ; ainsi on en retrouve à
Saint-Pierre-en-Château à Auxerre, et autres endroits.
Plus
tard, l'abbaye de Saint-Denis près de Paris, dont le patron est un
autre décapité célèbre, récupère des reliques de saint Pèlerin,
probablement à l'initiative de Dagobert Ier (629 – 638) qui obtient de
l'évêque d'Auxerre tout le corps sauf la tête (l'évêque en place pendant
le règne de Dagobert Ier est saint Pallade).
Lorsque l'abbé Suger fait rebâtir la basilique au XIIe siècle, toutes les reliques possédées par l'abbaye sont réunies dans le nouvel édifice.
Les autels y sont consacrés en 1144, et le troisième autel est dédié à saint Pèlerin par Hugues de Mâcon, évêque d'Auxerre.
Guillaume
de Seignelay, évêque d'Auxerre (1207-1220) puis de Paris (1220-1223),
fera une fois le voyage jusqu'à Saint-Denis pour honorer saint Pèlerin.
Lors des guerres de religion toutes les reliquaires se trouvant à Saint-Denis sont mises à l'abri à Paris.
Après
leur retour à Saint-Denis, l'abbé du lieu Charles de Lorraine fait
fabriquer une autre châsse et y transfère les reliques le 9 octobre
1570.
Auxerre ayant perdu toute relique de saint Pèlerin, le culte de ce dernier s'y affaiblit quelque peu.
Pour
y remédier, Hugues de Noyers (évêque d'Auxerre de 1183 à 1206) met sa
fête au rang des solennités (au lieu d'une fête simplement chômée).
Au XIVe siècle
plusieurs reliques sont dispersées. Jeanne d'Évreux, veuve de Charles
le Bel, en obtient en 1340 de l'abbé Gui et les donne le 25 juin 1342
aux Jacobins d'Auxerre pour une chapelle dédiée à saint Pèlerin au nord
du grand autel de leur église ; elle fait faire pour l'occasion une
châsse d'argent d'un poids de 33 marcs.
En
1373 d'autres reliques sont données à la cathédrale Saint-Vit (ou Saint
Guy en français) de Prague, peut-être obtenues par l'empereur Charles
IV.
Le
hameau de Clermont sur la paroisse de La Roche-en-Bregny au nord du
diocèse d'Autun, a une chapelle dédiée à saint Pèlerin et qui abrite un
os de son bras.
La cathédrale Saint-Étienne de Sens abrite un morceau de son vêtement.
La
cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre possédait la plus grande partie d'un
bras enchâssé dans une croix d'argent d'un poids de huit marcs, donné
par une comtesse d'Anjou ; mais ce reliquaire est perdu en 1567 lorsque
les calvinistes pillent la cathédrale au début de la deuxième guerre de
religion (1567-1568) provoquée par la « surprise de Meaux ».
Le 27 mars 1634 la moitié d'un fémur est donnée à l'évêque d'Auxerre Dominique Séguier.
Le Bréviaire de 1670 abolit les octaves de sa fête ; ils sont rétablis par le Bréviaire de 1726.
Les endroits où saint Pèlerin a été le plus vénéré sont Sens, Chartres, Lisieux et Coutances.
Dicton associé
« À la Saint-Pèlerin (18 mai) il ne gèle plus ni pain ni vin. »
Source :
Évêque qui, le premier, planta la croix du Christ dans la région d'Auxerre par sa parole et dans son sang.
Arrêté pour avoir détourné le peuple des cultes païens, il répondit au préfet romain : "Je confesse le Christ sans crainte jusqu'à la mort."
St-Pérégrin D’origine italienne, il est nommé évêque d’Auxerre par le Pape Saint-Sixte puis subit le martyr sous le règne de Dioclétien († 304)
Fête le 16 mai.
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